Mobilisation contre la vie chère et les salaires : "Le chaos, c'est Macron qui le provoque aujourd'hui", selon la députée LFI Clémence Guetté
La députée Insoumise espère que la grève en cours chez TotalEnergies pour des hausses de salaires "va prendre dans d'autres secteurs".
"Le chaos je pense que c'est Macron qui le provoque aujourd'hui", déclare jeudi 13 octobre sur franceinfo Clémence Guetté, vice-présidente du groupe LFI-Nupes à l’Assemblée nationale. La députée du Val-de-Marne réagissait aux journées de mobilisation et de grève prévues dimanche 16 octobre contre la vie chère et mardi 18 octobre pour la hausse des salaires. Concernant la pénurie de carburant et les grèves reconduites dans certaines raffineries, elle les soutient et estime qu'il y a un "intérêt convergent entre celles et ceux qui ont des petits salaires et qui subissent et celles et ceux qui ont des petits salaires et qui font la grève."
franceinfo : Emmanuel Macron a parlé mercredi soir d'un retour à la normale la semaine prochaine, que répondez-vous ?
Clémence Guetté : Je pense que le mouvement est plutôt en train de s'amplifier que de se calmer. Le chaos je pense que c'est Macron qui le provoque aujourd'hui. Il a fait la sourde-oreille, il fait des conseils de défense sanitaire pour gérer le Covid, des conseils de défense pour la question énergétique mais jamais il ne consulte, il gouverne contre le peuple et en ce moment la majorité macroniste est en déroute permanente à l'Assemblée et qu'est-ce qu'ils font ? Ils font des 49-3.
Concernant la pénurie de carburant actuellement en France, TotalEnergies ouvre ce jeudi soir des négociations salariales collectives, que faut-il en attendre selon vous ?
J'espère que Total va être à l'écoute des salariés. Il y a une situation d'injustice flagrante quand on voit Patrick Pouyanné, PDG de Total, qui s'est augmenté de 52% et les milliards d'euros de dividendes versés. Là, on nous parle de 6% d'augmentation de salaire seulement, c'est un déséquilibre inacceptable pour les salariés. Il faut augmenter les salaires de manière importante dans le pays pour suivre l'inflation.
Que dites-vous à ceux qui ne peuvent pas travailler à cause de cette situation ?
Il y a un intérêt convergent entre celles et ceux qui ont des petits salaires et qui subissent et celles et ceux qui ont des petits salaires et qui font la grève. Je crois qu'ils font la grève au nom de toutes et tous. J'espère donc que ça va prendre dans d'autres secteurs et que la mobilisation du 18 octobre sera importante et que la mobilisation de ce dimanche – la marche contre la vie chère qu'on organise – sera aussi une grosse réussite pour mettre la pression sur le gouvernement et lui dire qu'il faut agir. Il faut que le gouvernement lâche des choses : qu'il arrête de s'enfermer dans ce carcan néolibéral qui dit que les riches vont continuer de s'enrichir et les pauvres de galérer mais c'est pas grave. Il faut qu'on augmente les salaires, il faut qu'on bloque les prix et il faut que les gens puissent vivre dignement. Voilà ce qu'on veut.
La grève dans le secteur dure depuis fin septembre, qui est responsable du fait que ça ait traîné ?
Je pense qu'il y a le système capitaliste auquel le groupe Total répond parfaitement et puis il y a aussi une responsabilité du gouvernement. Ça fait des mois qu'on lui dit de taxer les super-profits, de contraindre les entreprises à augmenter les salaires et à réduire les écarts au sein des entreprises et il fait la sourde-oreille. Evidemment, les employés se mobilisent et on est en soutien de ce mouvement de grève. Aujourd'hui, il y a un mécontentement profond.
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