Plan d'économies du gouvernement : "Il faut se préparer" à un autre tour de vis budgétaire, prévient Jean-René Cazeneuve, le rapporteur général du budget

Invité mercredi sur franceinfo, le rapporteur général du budget n'exclut pas que le plan d'économies pour 2024 aille au-delà de ce qui a été annoncé.
Article rédigé par franceinfo
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Le rapporteur général du budget, Jean-René Cazeneuve, en février 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave ont défendu, mercredi 6 mars, devant l'Assemblée nationale leur plan d'économies de 10 milliards d'euros en 2024 et annoncé un nouveau serrage de vis en 2025, avec 20 milliards d'euros de coupes supplémentaires.

Mais pour Jean-René Cazeneuve, "il faut se préparer" à un nouveau tour de vis. Invité de franceinfo mercredi 6 mars, le député Renaissance et rapporteur général du budget n'exclut pas que le plan d'économies pour 2024 aille au-delà de ce qui a été annoncé. "Je crois qu'il faut se préparer à ça parce qu'on est hélas dans un contexte international." Selon lui, il n'est "pas complètement impossible" que le gouvernement doive faire plus d'économies.

"Rester prudent"

"On est dans un contexte international extrêmement difficile", rappelle Jean-René Cazeneuve. "Quelles vont être les conséquences et combien de temps ça va durer en Ukraine ?", s'interroge le député. "Est-ce qu'il faut qu'on bascule dans l'économie de guerre ? La crise au Proche-Orient, combien de temps elle va durer ? Quel impact elle a sur les économies ? L'Allemagne est en récession." "Si on est capable de répondre avec précision quand ces effets-là vont s'atténuer, on est capable de prévoir ce qui va se passer exactement en 2024", estime Jean-René Cazeneuve. Mais il appelle à "rester prudent" en raison du "contexte international très difficile". "Les Français nous demandent de gérer les finances publiques. Donc on doit tenir compte de ce ralentissement."

Si la France doit entrer en économie de guerre, comme l'a laissé entendre Emmanuel Macron, "oui", il faudra un nouveau coup de rabot budgétaire, prévient encore Jean-René Cazeneuve. "La position de la France est claire. La Russie ne peut pas gagner cette guerre. Si cette guerre dure, si les Européens doivent rester mobilisés dans le temps long pour aider l'Ukraine, ça aura aussi un impact sur nos finances publiques." Le député ajoute que "si la crise devait perdurer, si le ralentissement de l'économie européenne devait perdurer, il faudrait" également "prendre des mesures sociales".

"Oui au débat"

Le rapporteur général du budget se dit par ailleurs "favorable au débat" sur ce plan d'économies du gouvernement, alors que le président de la commission des Finances Eric Coquerel a fustigé une décision prise par décret. "Sur la forme ce n'est pas supportable qu'un mois et demi après la discussion budgétaire, non seulement on revienne, mais on l'applique par décret. On ne nous propose même pas un projet de loi de finance rectificative qui permettrait au Parlement de débattre", avait dénoncé l'élu Insoumis. "Le débat a eu lieu en commission des Finances. Il y a lieu maintenant dans les médias", assure Jean-René Cazeneuve.

Si un débat dans l'hémicycle "est demandé par le gouvernement, il peut avoir lieu. Moi, je suis favorable au débat de manière générale, on n'a absolument rien à cacher", affirme le rapporteur général du budget. "Donc oui au débat". Il n'exclut pas non plus un budget rectificatif, "peut-être, en fonction de l'évolution des indicateurs économiques tout au long de l'année".

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