Republication des caricatures de Mahomet : "Charlie Hebdo a beaucoup de courage et incarne encore davantage la liberté d'expression", selon Jordan Bardella
Le vice-président du Rassemblement national affirme que "les quelques voix qui aujourd'hui expriment une critique à l'égard de la religion" en France sont menacées.
"Charlie Hebdo a beaucoup de courage", a affirmé mardi 1er septembre sur franceinfo Jordan Bardella, vice-président du Rassemblement national et député européen, alors que l'hebdomadaire va republier les caricatures du prophète Mahomet parues en 2015, ce mercredi, au premier jour du procès des attentats de janvier 2015 . "Charlie incarne encore davantage d'ailleurs, depuis 2015, la liberté d'expression qui a été attaquée par les terroristes il y a maintenant cinq ans", estime Jordan Bardella.
"Nous sommes des défenseurs de la liberté d'expression"
"Aujourd'hui, je crois qu'on peut dire que les terroristes ont gagné. Les terroristes ont gagné à titre posthume parce que plus personne, depuis, n'a osé publier ce type de caricatures, défend Jordan Bardella. Je vous rappelle que la France est ce pays de la liberté d'expression. La Cour européenne des droits de l'homme insiste sur le fait que la liberté d'expression prévaut, y compris pour ceux qui choquent, pour ceux qui heurtent, pour ceux qui blessent. Et nous, nous sommes effectivement des défenseurs de la liberté d'expression."
Pour le vice-président du RN, "la liberté d'expression recule aujourd'hui dans notre pays". Il pointe les islamistes qui "ont imposé une fatwa dans la société française". Selon lui, "les quelques voix qui aujourd'hui expriment une critique à l'égard de la religion" sont menacées. "Je pense à votre confrère Zineb El Rhazoui, qui vit aujourd'hui sous protection policière".
En France, dès que vous émettez aujourd'hui une critique à l'égard, par exemple, de la religion musulmane, cela vous vaut des menaces de mort.
Jordan Bardellaà franceinfo
Jordan Bardella dénonce "un à-plat-ventrisme de nos élus, des gouvernements qui se sont succédés, à l'égard d'une idéologie qui nous a déclaré la guerre, qui a tué près de 260 de nos compatriotes depuis maintenant 2015, et contre laquelle nous n'avons pas fait grand-chose, contre laquelle nous cédons sur la liberté d'expression".
Il pointe "des lieux de culte qui sont financés par des pays étrangers, par l'Arabie saoudite, par le Qatar" toujours ouverts, ainsi que ce qu'il considère comme "la faiblesse des gouvernants à l'égard des gardés fichés S par exemple". L'élu RN attend des juges "qu'ils n'aient pas la main qui tremble" et veut "que l'on aille déraciner le fondamentalisme islamique dans un certain nombre de banlieues, qui aujourd'hui a pris le pouvoir avec la complicité de beaucoup d'élus locaux".
"Oui il y a un phénomène d'ensauvagement"
Jordan Bardella a également réagi à la prise de position d'Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, qui a récusé le terme d'ensauvagement utilisé par son collègue de l'Intérieur Gérald Darmanin fin juillet. "Monsieur Dupond-Moretti est le représentant du laxisme judiciaire", estime le vice-président du Rassemblement national et député européen.
"Les propos du ministre de la Justice sont accablants lorsque l'on sait qu'il y a aujourd'hui une violence gratuite qui est commis toutes les 44 secondes en France, lorsqu'on sait qu'il y a beaucoup de parents qui s'inquiètent de voir leurs enfants sortir rentrer tard le soir", tonne Jordan Bardella. Le terme d'ensauvagement "marque une réalité", estime l'élu RN.
"Il y a eu un été meurtrier. Un chauffeur de bus à Bayonne, qui a été lynché et laissé pour mort parce qu'il a simplement demandé à des passagers de porter un masque, fait valoir Jordan Bardella. Cette jeune femme, Axelle, qui a été traînée sur près de 800 mètres dans la banlieue lyonnaise, gratuitement. Oui il y a un phénomène d'ensauvagement."
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