Suppression de 4 000 postes d'enseignants : "Il est pertinent de s'interroger sur les effectifs quand il y a des évolutions démographiques", défend le ministre de la Fonction publique

Guillaume Kasbarian était l'invité de "franceinfo soir", jeudi 17 octobre.
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Guillaume Kasbarian était l'invité de "franceinfo soir", jeudi 17 octobre. (CAPTURE D'ECRAN / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Il est pertinent de s'interroger sur les effectifs quand il y a des évolutions démographiques", défend, jeudi 17 octobre, sur franceinfo Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique, alors que le budget 2025 prévoit la suppression de 4 000 postes d'enseignants.

"Nous avons un déficit aujourd'hui de moins 6 %, nous souhaitons le ramener à moins 5 % l'année prochaine et moins 3 % à horizon 2029, et donc cela va nécessiter des efforts de chacun, de tous les ministères, de l'Etat, des collectivités locales, de tous les Français pour pouvoir atteindre cet objectif de bonne gestion des comptes et de réduction notamment de la dépense publique", explique le ministre.

Selon lui, "il est pertinent de s'interroger sur les effectifs quand il y a des évolutions démographiques et des évolutions technologiques, et c'est le cas de l'Education nationale", avec "en 2025 97 000 élèves en moins à la rentrée scolaire, et que nous avons depuis 2017 400 000 élèves en moins". Pour le ministre de la Fonction publique, il est donc "légitime de s'interroger sur les effectifs", et cette suppression de postes "est une politique qu'il faut assumer". "Tous les pays aujourd'hui sont en train d'intégrer de nouvelles technologies qui permettent de gagner en efficacité dans le service public", avance Guillaume Kasbarian.

"Améliorer l'accès au logement social intermédiaire pour les agents publics"

Interrogé sur le logement social intermédiaire, le ministre de la Fonction publique dit vouloir continuer à "améliorer l'accès" pour les agents publics. "Il y a des initiatives qui proposent d'améliorer l'accès au logement social intermédiaire pour les agents publics, parce que vous savez que c'est compliqué d'aller bosser à l'hôpital dans les grandes villes, que nous souhaitons encourager", a-t-il ajouté.

"Même dans un contexte budgétaire compliqué", il se dit favorable à cette initiative, portée par David Amiel, député Ensemble pour la République de Paris. "Nous souhaitons encourager les acteurs à investir dans le logement à travers des modifications législatives", affirme le ministre.

"Nous souhaitons encourager les acteurs à investir dans le logement à travers des modifications législatives", détaille-t-il, avec notamment "la clause de fonctions qui permettent de s'assurer que les agents publics bénéficient bien des logements qui sont construits par les opérateurs publics". Il cite l'exemple de l'AP-HP, "qui a acheté des logements pour les infirmières qui ne peuvent pas se loger", et selon lui, "l'AP-HP le fera d'autant plus facilement qu'elle sait que quand elle le met à disposition d'une infirmière de l'AP-HP, si cette infirmière décide par exemple d'aller dans le privé ou d'aller en clinique privée, l'AP-HP puisse récupérer ce logement pour le mettre à disposition d'une infirmière de l'AP-HP".

Protéger les 5,7 millions d'agents de la fonction publique

Au sujet de la protection des agents de la fonction publique, Guillaume Kasbarian souhaite "que l'on protège les 5,7 millions d'agents dans notre pays quand ils font face à des attaques." Il souhaite notamment "permettre éventuellement à l'administration" de "porter plainte à leur place quand eux-mêmes n'osent pas aller porter plainte". Il défend également l'extension de la protection "à leurs familles, parce que quand un agent est attaqué, parfois aussi c'est sa famille qui peut être visée".

"Quand on attaque un agent public en France, on s'attaque à la République, on s'attaque à notre pays et le rôle du ministre de la Fonction publique, c'est de les défendre en toutes circonstances", ajoute Guillaume Kasbarian. Il se dit "convaincu" qu'il peut obtenir des "majorités très larges" sur un sujet qu'il juge "essentiel pour le bon fonctionnement de nos services publics".

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