Ukraine : "Si la Russie recule sur le terrain, c’est aussi grâce aux sanctions européennes", affirme le président de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée
La présidence tchèque de l'Union européenne a annoncé mercredi que de nouvelles sanctions seront prises contre la Russie après l'annexion de quatre régions ukrainiennes.
Les 27 États membres se sont mis d’accord sur un huitième paquet de sanctions contre la Russie. Elles seront publiées jeudi 6 octobre. "Si la Russie recule sur le terrain, c’est aussi grâce aux sanctions européennes", affirme sur franceinfo Pieyre-Alexandre Anglade, le président de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale.
franceinfo : L'Union européenne a voté de nouvelles sanctions contre la Russie. C’est le huitième paquet de sanctions. Seront-elles vraiment efficaces cette fois ?
Pieyre-Alexandre Anglade : Oui, et les précédentes sont déjà extrêmement efficaces. Aujourd’hui, l’économie russe est en lambeaux. Son industrie est en train de s’écraser. Et c’est une réponse très forte quelques jours après les simulacres de référendums et les annexions factices. La Russie connaît sa plus forte récession depuis les années 90. Son PIB a chuté de 11%. Si la Russie recule sur le terrain, c’est parce que les Européens prennent des mesures ensemble qui affectent directement son effort de guerre.
Mais il y a quand même une forme d’hypocrisie : depuis le début de l’invasion en Ukraine, la vente de pétrole et de gaz a rapporté plus de 160 milliards d’euros à la Russie…
Nous sommes en train de rompre définitivement notre dépendance aux énergies fossiles russes. Cela prend du temps. Notamment parce que les pays européens étaient dopés au gaz et au pétrole russe. Ces débats sur la dépendance énergétique de l’Europe sont complexes. Ces nouvelles sanctions vont permettre de couper encore plus notre dépendance aux énergies fossiles russes. Un jour prochain, la Russie n’aura plus de revenus venant d’Europe sur ses énergies fossiles. C’est la bonne nouvelle de cette guerre.
A ceux qui vous disent ici en France qu’il faut un "cessez-le-feu" en Ukraine, que répondez-vous ?
Si nous avions écouté Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ou Éric Zemmour au début de l’invasion en février dernier, les Russes seraient déjà à Kiev. Ils nous disent qu’au nom de la paix, il faut cesser de sanctionner les Russes et cesser d’apporter des armes à l’Ukraine. Ce n’est pas préserver la paix, c’est abandonner l’Ukraine. Nous devons poursuivre cet effort de guerre.
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