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Assurance-chômage : Emmanuel Macron "peut difficilement avoir la promesse sélective", prévient Jean-Claude Mailly

Le secrétaire général de Force ouvrière a appelé, jeudi sur franceinfo, le chef de l'Etat à respecter ses engagements sur le bonus-malus, pour pénaliser les contrats courts. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, invité de franceinfo. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Jean-Claude Mailly, secrétaire général du syndicat Force ouvrière (FO), invité sur franceinfo jeudi 14 décembre, a commenté les intentions d'Emmanuel Macron sur l’assurance chômage. Concernant la lutte contre les contrats précaires dans les entreprises, Jean-Claude Mailly a rappelé qu'Emmanuel Macron s'était engagé pendant la campagne de la présidentielle pour un système de bonus-malus, mesure que FO soutient : "Cela fait 10 ans qu’on demande ça (...) Je ne vois pas comment il ne pourrait pas y avoir de bonus-malus (...) Les entreprises vertueuses, celles qui recourent moins aux contrats précaires, y gagneraient financièrement. Les autres auraient un malus", a déclaré Jean-Claude Mailly, qui appelle le chef de l'Etat à ne pas "avoir la promesse sélective". 

Les actes attendus après les promesses de la présidentielle

Sur l'indemnisation des indépendants, "comme toujours, le président, pendant la campagne, avait des têtes de gondoles. Maintenant il faut remplir les rayons. Il veut qu’il y ait une couverture pour les indépendants, mais ce n’est pas encore calibré complètement", a estimé le patron de FO. Il y a aussi "le problème des salariés des plateformes comme Uber et Deliveroo", a prévenu Jean-Claude Mailly. "Nous demandons qu'ils cotisent ainsi que les entreprises."  

L'"erreur" de la suppression du CHSCT

Par ailleurs, le secrétaire général de Force ouvrière s'est dit favorable au plafonnement des indemnités aux prud’hommes : "Cela peut déverrouiller psychologiquement des chefs d’entreprise, ceux qui pensent qu’ils ne peuvent pas recruter parce qu’ils pensent que ça va leur coûter trop cher." En revanche, "la suppression du CHSCT est une erreur", a jugé Jean-Claude Mailly.  "Sur cette question-là, on a dit qu’on attaquerait au Conseil constitutionnel", a-t-il rappelé.

Les rapports avec Mélenchon et Macron

Jean-Claude Mailly, a répondu à Jean-Luc Mélenchon qui avait reproché aux syndicats d’être divisés, notamment lors des dernières manifestations sur la loi Travail. "Je ne pense pas que, sur le plan politique, [Jean-Luc Mélenchon] pratique l’unité", a déclaré le patron de FO.

Par ailleurs, Jean-Claude Mailly a estimé qu'avec Emmanuel Macron, "sur les questions européennes (…) les choses évoluent". "Il a joué un rôle sur l’amélioration de la directive détachement, on ne peut pas dire le contraire." Plus largement, avec Emmanuel Macron, "On se parle direct (…), on a des réponses quand on pose des questions, c’est déjà pas mal (…), ça change un peu. Avant, c’était ni oui, ni non."

Jean-Claude Mailly quittera ses fonctions de secrétaire général de FO en février prochain. Il avait été élu pour la première fois en 2007 et avait été réélu en 2011 et 2015.

Regardez l'entretien de Jean-Claude Mailly sur franceinfo le 14 décembre 2017.

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