Benoît Hamon, "heureux d'avoir parlé trop tôt" du revenu universel, relancera le débat
L'ancien candidat socialiste à la présidentielle, invité lundi de franceinfo, a déclaré que son mouvement fera l'inventaire de son projet présidentiel pour remettre en débat des batailles culturelles, comme celle du revenu universel.
Benoît Hamon, invité de franceinfo lundi 3 juillet, a déclaré avoir besoin de liberté, au moment où un cycle de la social-démocratie se termine. "Il faut l'acter pour reconstruire", a ajouté l'ex-candidat socialiste à la présidentielle, qui a lancé samedi son Mouvement, avec l'ambition de "refaire" la gauche.
"J'avais besoin de me libérer" : Benoît Hamon justifie son départ du PS par "une fin de cycle de la social-démocratie" et du PS #8h30Aphatie pic.twitter.com/O61PNPRG9x
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Evoquant les formes d'engagement du PS, benoît Hamon a déclaré avoir souhaité se libérer de "cet enclos". "Quitter un parti, ce n’est même pas abandonner une famille politique, c’est abandonner une forme d’engagement pour passer à une autre."
Le revenu universel n'est pas abandonné
L'ex-député des Yvelines, qui a annoncé samedi son départ du PS, est revenu sur la présidentielle. "Je me suis expliqué le soir du premier tour", a-t-il répliqué à Julien Dray, qui lui a reproché, dimanche 2 juillet, de se comporter "en enfant gâté de la politique", plutôt que de rendre des comptes sur son échec à la présidentielle. "J'ai assumé la responsabilité (...) J'ai assumé le moment de cette campagne où il m'a semblé que nous étions arrivés collectivement, dans une forme d'impasse."
Selon Benoît Hamon, ce qui n'a pas marché relève "peut-être du projet, pour partie". L'ex-candidat à la présidentielle a cité la question du revenu universel. "Quand elle interrogeait le rapport au travail, elle parfois a été interprétée comme une volonté de mettre en œuvre la fin du travail (...) Sur cette question-là comme sur d'autres, on nous reproche d'être arrivés un peu trop tôt. Je suis plutôt heureux de l'avoir fait." L'ancien candidat à la présidentielle compte bien relancer le débat dans le mouvement qu'il a créé.
À la recherche de la bonne "horizontalité"
Benoît Hamon a défini ce que sera le mouvement du 1er-juillet : "Un mouvement beaucoup plus libre, plus horizontal, plus collaboratif que ce que j'ai pu trouver jusqu'ici et ce ne sera pas le mouvement de Benoît Hamon." L'ex-candidat à la perésidentielle annonce qu'il sera en totale opposition avec La France Insoumise et La République en Marche. "Dans deux nouveaux partis qui ont plutôt réussi le pari de l'horizontalité", mais auxquels "il manque une chose, la démocratie", a-t-il précisé.
"Ce qui manque" chez LFI et LREM, "c'est la démocratie" : Hamon veut "trouver des formes plus horizontales d'action politique" #8h30Aphatie pic.twitter.com/L3qiaKoNaO
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"Ce sont des "T" à l'envers, beaucoup d'horizontalité, mais ensuite tenu par une main de fer et un chef tout puissant. Nous sommes mis au défi de la démocratie : Peut-on réussir à construire de grands mouvements politiques ou la délibération collective joue un rôle important", a ajouté Benoît Hamon.
Jupiter : "ridicule"
Benoît Hamon s'est montré critique envers "le président Jupiter" que souhaite incarner Emmanuel Macron depuis son élection à la présidence de la République.
"Jupiter, c'est ridicule" dit Hamon, qui rappelle : "Hermes était aussi le dieu des voleurs" "pour le ministre de l'Economie c'est embêtant" pic.twitter.com/sfxdpwc5b4
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L'ancien candidat, qui vient de quitter le PS pour fonder le Mouvement du 1er-Juillet, a estimé que "Jupiter, c'est ridicule". "Un moment il faudrait peut-être atterrir et se dire qu'on peut dans la Ve République incarner une figure forte dans la direction d'un pays mais être obligé d'aller puiser dans la mythologie grecque ou romaine...", a-t-il ironisé. Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, va s'adresser cet après-midi au Parlement réuni en Congrès à Versailles. Pour Benoit Hamon, "il faudrait changer les institutions". Réunir le Congrès, "ce n'est pas l'idée que je me fais des institutions mais à ce moment-là, allons au bout de la logique, supprimons le poste de Premier ministre. (...) On voit bien aujourd'hui qu'il y a un glissement dans le fait que le Premier ministre partage des collaborateurs avec le président de la République. Le président de la République est celui qui pilote le gouvernement de la France et que le Premier ministre est là pour organiser une bonne partition. Mais autant aller au bout de la logique, ce que ne fera pas Emmanuel Macron" , a-t-il déclaré.
Regardez l'intégralité de l'entretien de Benoît Hamon, sur franceinfo le 3 juillet 2017.
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