Évasion de Redoine Faïd : Nicolas Bay reproche "des défaillances lourdes" et demande "une explication"
L'eurodéputé du Rassemblement national, invité mardi de franceinfo, a déclaré "avoir besoin d'une explication qui, jusqu'à présent, n'est pas venue".
Nicolas Bay, député européen du Rassemblement national, a estimé mardi 3 juillet, sur franceinfo, qu'il y a eu "des défaillances très lourdes" dans l'affaire de l'évasion de Redoine Faïd de la prison de Réau (Seine-et-Marne), le 1er juillet. "Il y a eu une défaillance, c'est évident. Il aurait dû avoir des conditions de détentions particulières, spécifiques, dans une prison de très haute sécurité comme il en existe par exemple à Condé-sur-Sarthe", a réagi le député européen.
"On a besoin d'une explication qui, jusqu'à présent, n'est pas venue. Il y a urgence que cette explication ait lieu", a ajouté Nicolas Bay.
Des agents pénitentiaires avaient alerté leur hiérarchie sur des changements de comportement de Redoine Faïd. "Le personnel pénitentiaire qui avait conscience de la gravité de la situation a donné l'alerte très clairement, ils n'ont pas été entendus", a-t-il ajouté. Nicolas Bay a critiqué deux ministres du gouvernement. "Lorsque les ministres sont en premières lignes sur ces questions régaliennes, le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Justice, ils se comportent comme des commentateurs d'actualité, a-t-il regretté. On a le sentiment qu'ils ont une grande distance, alors qu'ils sont normalement en première ligne, qu'ils sont les premiers responsables et on voit que les mesures absolument indispensables qui auraient dû être prises, ne l'ont pas été."
Pour les européennes, une main tendue aux électeurs LR
Interrogé sur les élections européennes de l'an prochain, Nicolas Bay a expliqué le Rassemblement national "ne débauche pas", mais "discute avec des gens dont on voit qu'ils partagent l'essentiel de nos positions". Il a assuré que son parti tendait la main aux "électeurs des Républicains" qui "ne s'y retrouveront pas" dans la campagne des élections européennes. Le député européen a ciblé le nouveau vice-président délégué des Républicains, Jean Leonetti, "qui a l'air d'être pressenti comme future tête de liste alors qu'il défend une ligne européiste centriste".
Par ailleurs, appelé à commenter le récent sommet européen consacré aux migrants, Nicolas Bay a estimé que la réunion avait vu les "autres pays" gagner le bras de fer" contre "Angela Merkel et Emmanuel Macron qui défendaient la politique classique d'accueil des migrants". Ces autre pays "disent maintenant, c'est terminé. On ne veut plus des quotas obligatoires de migrants clandestins, on veut protéger les frontières extérieures de l'Europe et même depuis hier, le ministre de l'Intérieur allemand a obtenu d'Angela Merkel, qu'on rétablisse même des contrôles aux frontières nationales", a-t-il assuré.
L'Autriche a annoncé ce matin qu'elle était prête à protéger ses frontières. "C'est la mort de Schengen en réalité, a réagi Nicolas Bay. Les nations reprennent la main. Ce n'est plus la Commission européenne qui décide, qui impose des quotas de migrants et qui impose la libre circulation."
Enfin, Nicolas Bay a réagi aux termes employés par Jacqueline Gourault, la ministre chargée du dossier corse, sur France Inter ce matin, qui a évoqué "des prisonniers politiques rapprochés en Corse". "C'est une grave faute politique de la part de la ministre, a-t-il lancé. Elle fissure l'unité nationale en disant cela."
Regardez l'intégralité de l'entretien de Nicolas Bay sur franceinfo le 3 juillet 2018.
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