François de Rugy, candidat à la présidence de l'Assemblée, défend un projet avec "30% de députés en moins"
Le député, réélu avec le soutien de La République en marche et candidat au perchoir a déclaré, sur franceinfo jeudi, défendre le projet d'une Assemblée transformée avec moins de députés et une dose de proportionnelle à discuter.
François de Rugy, député écologiste de Loire-Atlantique, élu avec l'investiture de La République en marche (LREM) s'est déclaré candidat à la présidence de l'Assemblée nationale. Invité de franceinfo, jeudi 22 juin, l'ancien candidat à la primaire de la gauche élargie a précisé son projet de "transformation et de démocratisation" de l'Assemblée.
Les députés, leur nombre et leur retraite
Le projet de François de Rugy concerne "à la fois la réduction du nombre de députés de 30%, l'introduction d'une dose de proportionnelle et la limitation à trois du nombre de mandats de parlementaire." Ce dernier point figure dans le projet de loi sur la moralisation de la vie publique, mais selon François de Rugy, "il faut que l'Assemblée, si elle refuse et c'est arrivé par le passé, soit une force motrice dans l'élan de réformes". Le député n'a pas chiffré la dose de proportionnelle souhaitée, "le sujet n'a pas été tranché", a-t-il déclaré.
François de Rugy a aussi souhaité que les citoyens puissent intervenir dans le processus législatif, par le biais "des outils numériques". Le candidat au perchoir veut également moderniser l'institution, y compris sur la retraite. "On s'est engagé dans une réforme pour faire converger tous les régimes de retraite en supprimant les régimes spéciaux, il faut que ce soit le cas aussi pour les députés." Le député a précisé qu'il renoncerait à sa candidature à la présidence de l'Assemblée nationale, si l'exécutif souhaitait l'élection d'une femme à ce poste.
Présidence de l'Assemblée : "si le seul critère" est d'être une femme "je ne serai pas candidat", dit François de Rugy #8h30Aphatie pic.twitter.com/SwOhx2Ti5d
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Le "cirque" d'une future Assemblée "particulière"
Le député de Loire-Atlantique était présent à l'Assemblée nationale, mardi 20 juin, quand le fondateur de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a fait son entrée. "Une entrée très théâtralisée avec ses collègues", a déclaré François de Rugy. "Nous savons qu'il y a un certain nombre de députés de la gauche radicale autour de Jean-Luc Mélenchon et d’extrême droite autour de Marine Le Pen qui vont vouloir faire à l'Assemblée nationale le cirque qu’ils font habituellement dans les médias et les campagnes électorales", a-il déclaré. François de Rugy dit aussi s'attendre à "des surenchères à droite entre le groupe plus radicalisé des Républicains et ceux qui ont décidé d'être plus constructifs".
Mélenchon et Le Pen "voudront faire un cirque" à l'Assemblée nationale, craint François de Rugy #8h30Aphatie pic.twitter.com/NMjwRNYf2L
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Le candidat au perchoir prévoit aussi un nombre inédit de groupes parlementaires, "sept ou huit". "Ce sera, en effet, une Assemblée nationale particulière", a conclu François de Rugy.
Pas de complot mais "une course à l'échalote"
Appelé à réagir au départ de François Bayrou du gouvernement, François de Rugy a estimé que l'ex-ministre de la Justice a eu "un sens des responsabilités assez élevé". "Le Premier ministre avait dit que si un ministre était mis en examen, il devrait quitter le gouvernement. Là, on parle de personnes qui ne sont absolument pas mises en examen, qui ont simplement à répondre à des mises en cause dans la presse et qui font l'objet d'enquêtes préliminaires", a-t-il déclaré. "Pour autant, ce qui est révélé par la presse n'est pas forcément vrai", a souligné I'élu de Loire-Atlantique, mais "trois ministres ont préféré quitter le gouvernement pour ne pas le mettre en difficulté". Sans reprendre à son compte le terme de dénonciation prononcé par François Bayrou, François de Rugy a dit remarquer "une nouvelle forme de résonance entre les médias traditionnels qui font leur travail et les réseaux sociaux", qui provoque "une course à l'échalote".
Affaire #Bayrou : François de Rugy ne parle pas de complot, mais d'une "course à l'échalote" pour "mettre en cause quelqu'un" #8h30Aphatie pic.twitter.com/y3CxiXqn2W
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François de Rugy a assuré qu'il y a "des personnes qui feront tout pour que rien ne change et qui s'attaqueront prioritairement à ceux qui sont porteurs du changement". Le député écologiste évoque notamment le projet de loi de moralisation de la vie politique que portait François Bayrou avant son départ du gouvernement. "J'ai vu des collègues de différents parts tout faire pour que rien ne change, pour que l'opacité reste la règle, pour que le secret reste la règle, que la transparence soit l'exception", a-t-il déclaré. "Ce qui compte, c'est qu'on ne recule pas sur la question de la loi de transparence, de la lutte contre les conflits d'intérêts, de modernisation de la vie politique", a-t-il poursuivi, en précisant qu'il n'était pas pour autant un adepte de la théorie du complot.
Regardez l'intégralité de l'entretien de François de Rugy sur franceinfo le jeudi 22 juin sur franceinfo.
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