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Le ministre de l'Agriculture annonce "l'inversion du calcul du prix pour ne plus léser le producteur"

Stéphane Travert, invité de franceinfo mercredi, a dévoilé l'une des mesures issues des Etats généraux de l'alimentation : "partir du coût de revient du producteur et non plus du prix du distributeur". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Stéphane Travert, Ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation. (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Emmanuel Macron doit dévoiler, mercredi 11 octobre, des mesures pour le secteur agroalimentaire, à l'issue de la première phase des Etats généraux de l'alimentation. Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture, invité de franceinfo a expliqué que "l'objectif est de redonner le juste prix aux agriculteurs pour qu'ils puissent vivre dignement de leur travail". Le gouvernement envisage notamment "l'inversion du calcul des prix". "Nous partons toujours du prix du distributeur, or le producteur est toujours lésé. On veut donc partir du coût de revient pour mieux répartir la valeur", a détaillé Stéphane Travert. Le gouvernement étudie la faisabilité juridique, avec "un système réglementaire ou législatif".

Pour @stTRAVERT, « l’objectif de ces États généraux de l’alimentation c’est de redonner le juste prix aux agriculteurs »
Pour @stTRAVERT, « l’objectif de ces États généraux de l’alimentation c’est de redonner le juste prix aux agriculteurs » Pour @stTRAVERT, « l’objectif de ces États généraux de l’alimentation c’est de redonner le juste prix aux agriculteurs »

"Je suis optimiste parce que aujourd'hui on a réussi quelque chose d'assez historique", a déclaré le ministre de l'Agriculture. "Les associations de consommateurs, les transformateurs, les distributeurs ont conscience qu'on ne peut pas continuer comme ça", a-t-il déclaré, ajoutant que "les consommateurs ne veulent plus d’une alimentation low cost"

Les États généraux de l'alimentation, entamés en juin dernier, se poursuivent jusqu'en décembre. "Ils ont permis de mettre autour de la tables de femmes et des hommes qui ne se parlaient plus depuis longtemps : des producteurs, des distributeurs et des transformateurs (...) Nous avons réussi quelque chose d'historique", s'est félicité Stéphane Travert. 

La science et la recherche mobilisées sur le glyphosate

La Commission européenne doit s'exprimer ce mois-ci sur le renouvellement de la licence du glyphosate. "La France ne votera pas la reconduction à 10 ans de l'utilisation du glyphosate", a confirmé le ministre de l'Agriculture. "Nous estimons que ce délai est trop long", a-t-il précisé, refusant de préciser quel calendrier souhaite le gouvernement. 

"La France ne votera pas la reconduction à dix ans de l'utilisation du glyphosate", promet @StTRAVERT #8h30politique
"La France ne votera pas la reconduction à dix ans de l'utilisation du glyphosate", promet @StTRAVERT #8h30politique "La France ne votera pas la reconduction à dix ans de l'utilisation du glyphosate", promet @StTRAVERT #8h30politique

Le ministre de l'Agriculture et le ministre de la Transition écologique et solidaire travaillent, à la demande du Premier ministre, à un plan de sortie du glyphosate, a ajouté Stéphane Travert. "Nous devons rendre notre copie avant la fin de l'année", a précisé le ministre qui "souhaite mobiliser la recherche publique et les crédits pour trouver les solutions et donner une trajectoire de sortie du glyphosate". "Ce n'est pas à moi de donner un délai, c'est à la science de répondre à ces questions", a conclu Stéphane Travert.  

Le plan loup pour "tendre vers le zéro attaque"

Interrogé sur la manifestation des éleveurs contre le futur plan loup lundi à Lyon, le ministre de l'Agriculture a estimé qu'il fallait "protéger les éleveurs et tendre vers le zéro attaque, qui n'est pas le zéro loup". Selon Stéphane Travert, il faut revoir la dépense des crédits alloués à la lutte contre la prédation, pour une meilleure efficacité. "Cela ne veut pas dire tuer plus de loups", a-t-il précisé. Il s'agit de voir "comment il est possible d'éloigner les loups des troupeaux, comment mieux protéger les éleveurs". "Effaroucher le loup pour qu'il ne revienne pas est une des pistes de travail", a déclaré le ministre de l'Agriculture, qui souhaite concentrer l'action sur les secteurs les plus touchés. "Parmi les 35 départements concernés par la présence du loup, certains sont moins touchés que d'autres par la prédation", a-t-il précisé. 

Regardez l'intégralité de l'intervention de Stéphane Travert sur franceinfo le mercredi 11 octobre 2017.

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