Migrants : "La circulaire Collomb n'est pas un problème en soi", assure Christophe Castaner
Le délégué général de La République en marche, invité de franceinfo jeudi, a défendu, en matière migratoire, "un humanisme et un pragmatisme" qui ne sont "pas incompatibles".
Christophe Castaner, délégué général de La République en marche (LREM), invité de franceinfo jeudi 11 janvier, a réagi à l'inquiétude des associations sur la circulaire Collomb, du nom du ministre de l'Intérieur, portant sur le recensement des migrants dans les centres d'accueil.
Le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement, estime que "la circulaire n'est pas un problème en soi". Christophe Castaner a rappelé que "le Premier ministre a proposé aux associations d'intégrer un comité de surveillance de la mise en oeuvre de cette circulaire". "Aujourd'hui, elle fonctionne et ce ne sont pas des policiers qui vont dans les centres, mais des fonctionnaires de l'Ofpra [Office français de protection des
réfugiés et apatrides] ou de l'Ofii [Office français de l'immigration et de l'intégration], spécialisés sur ces sujets", a-t-il ajouté. "Ils se rendent sur place pour faciliter le logement, à ceux qui ont par exemple le statut de réfugié. C'est ça l'objectif, d'accompagner les femmes et les hommes dans de meilleures conditions", a précisé le patron de LREM.
Sur la gestion de la problématique des migrants, Christophe Castaner a estimé qu'"on peut faire preuve d''humanisme et de pragmatisme", qui ne sont "pas incompatibles". Alors que L'Obs publie ce jeudi, à la une, une photo du visage d'Emmanuel Macron entouré de barbelés, le patron de LREM, abonné dit-il de l'hebdomadaire, s'est dit "choqué" par la une, "parce qu'elle ne correspond pas à la réalité". Dans L'Obs, Jean-Marie Gustave Le Clézio, prix Nobel de littérature, a signé un texte qui pointe la dureté du gouvernement à l'égard des migrants. "Il ne faut pas tout confondre", a répondu Christophe Castaner.
"On est sur un sujet qui nous touche tous. Il faut faire la différence entre les réfugiés. Ceux qui ont dû fuir des territoires de guerre pour survivre. Il nous faut les accueillir et mieux les accueillir, c'est encore l'engagement du gouvernement. Ensuite, il y a la migration économique", a expliqué Christophe Castaner. "C'est un faux rêve que l'on vend à ces gens-là de leur dire qu'ils ont la possibilité en passant par la Libye aujourd'hui de venir en Italie ou en France pour trouver le bonheur", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas le cas, nous ne sommes pas en mesure d'accueillir un million de personnes actuellement en Libye. Je préfère que nous soyons généreux sur les réfugiés", a indiqué Christophe Castaner.
Lactalis : "un dysfonctionnement global"
Près de 2 000 produits Lactalis potentiellement contaminés ont continué à être vendus par plusieurs enseignes malgré le rappel des lots. Le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement, a jugé qu'il s'agit d'un "dysfonctionnement global" qui "n'est pas acceptable". "Il n'est pas question qu'un système défaillant puisse être maintenu", a-t-il ajouté.
Chomâge : "droits" et "devoirs"
Les négociations entre les partenaires sociaux sur la réforme de l’assurance chômage débutent jeudi. Parmi les points de friction entre syndicats de salariés et patronat, le contrôle des chômeurs. Faut-il le renforcer ? "Le contrôle des chômeurs ne me choque pas parce que dans le contrôle il y a aussi l'accompagnement des chômeurs", a répondu le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement.
D'après les expérimentations, "14% des gens ne sont pas en recherche active (...) Il faut les identifier, non pas pour les condamner, mais pour leur donner les moyens d'une recherche active", a déclaré Christophe Castaner, pour lequel "à des droits nouveaux correspondent des devoirs nouveaux". "Celui de la recherche active me semble évident", a-t-il conclu.
Réflexions sur "une société de plus en plus standardisée"
Interrogé sur la tribune, signée par une centaine de femmes, publiée mardi par Le Monde prônant la "liberté d’importuner", Christophe Castaner a déclaré ne "pas aimer l’expression". Toutefois, le débat, a-t-il estimé, pose la question de "la limite d'une société qui devient de plus en plus standardisée".
Regardez l'intégralité de l'entretien de Christophe Castaner sur franceinfo le 11 janvier 2018.
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