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Présidentielle : pour Eric Ciotti, "la fusion des girouettes a rarement donné le bon cap en politique"

Le député LR des Alpes-Maritimes, invité jeudi de franceinfo, a critiqué l'alliance intervenue la veille entre François Bayrou et Emmanuel Macron pour la présidentielle. 

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Eric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimes.  (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, invité de franceinfo jeudi 23 février, a ironisé sur la nouvelle donne politique pour la présidentielle qui a marqué la journée de mercredi, l'alliance intervenue entre le président du MoDem, François Bayrou et le fondateur du mouvement En Marche !,  Emmanuel Macron, ainsi que le soutien apporté par l'ex-candidat de la primaire de la gauche, l'écologiste François de Rugy à Emmanuel Macron. 

Eric Ciotti, président LR du Conseil départemental des Alpes-Maritimes, estime qu'il y a "un effet de mode". "Monsieur Bayrou a toujours échoué, monsieur de Rugy a rarement réussi. Les opportunistes, de Madame Lepage à monsieur Minc, se sont précipités dans un mouvement un peu panurgique en regardant les sondages vers monsieur Macron", a déclaré le député LR en faisant allusion aux soutiens en faveur de l'ex-ministre de l'Economie. "Je ne crois pas que ce soit le sentiment des électeurs (…) il y aura de la part des Français la volonté de ne pas se faire abuser par la volonté que rien ne change", a ajouté Eric Ciotti. 

La popularité d'Emmanuel Macron "n'est pas un succès sur des convictions, c'est un succès futile, très fragile qui ne durera pas", a prédit Eric Ciotti, ajoutant que "depuis 15 jours, Emmanuel Macron montre son vrai visage, celui de l'inexpérience, de l'immaturité", le qualifiant d'"héritier de monsieur Hollande".

Des "négociations d'arrière-cour" Bayrou-Macron 

Le député des Alpes-Maritimes estime que le rapprochement Bayrou-Macron a donné lieu à des négociations. "Monsieur Bayrou a dit, hier, qu'il n'avait jamais vu monsieur Macron. C'est faux. Monsieur Ferrand, principal collaborateur de Monsieur Macron nous dit qu'ils se sont vus la semaine dernière. Quelle fable", a déclaré Eric Ciotti.

"N'ont-ils pas parlé de circonscriptions, de ministère pour Madame de Sarnez [vice-présidente du MoDem] ? On voit bien que derrière tout ça, il y a une négociation d'arrière-cour, de la cuisine politicienne, la volonté de retourner à la IVe République", a déclaré le député LR. 

Un retour de bâton pour le FN

Le Front national fait l'objet d'une enquête sur ses assistants parlementaires au Parlement européen. Marine Le Pen dénonce un risque "d'instrumentalisation de la justice". "Je considère qu'il ne faut pas que la politique se mêle de la justice et que la justice se mêle de la politique", a réagi Eric Ciotti. "Madame Le Pen, qui a tellement donné de leçons, doit aussi rendre des comptes."

"On est à deux mois de l'élection présidentielle, et comme un par hasard à chaque élection présidentielle, à chaque élection décisive pour notre pays, il y a ces attaques, cette volonté de faire en sorte que la justice joue un rôle dans la campagne. Soyons attentifs. Il faut qu'on veille à ce que l'institution judiciaire soit à l'abri du débat politique", a prévenu le député LR des Alpes-Maritimes. 

La "présence française" en Algérie

Emmanuel Macron a fait polémique en déclarant dans une interview diffusée le 14 février par une chaîne de télévision algérienne que la colonisation était un "crime contre l'humanité".

Pour Eric Ciotti, "parler de crime contre l'humanité est une infamie, une honte".

"On ne peut pas juger de ce qui s'est passé en 1830 avec les valeurs d'aujourd'hui. Il faut avoir ce regard lucide, relatif sur l'histoire de notre pays", ajouté l'élu LR.

Retrouvez l'intégralité de l'entretien d'Eric Ciotti sur franceinfo le jeudi 23 février 2017.

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