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SNCF : Elisabeth Borne défend des journées de discussion "utiles" par rapport à "une grève qui pénalise les usagers"

La ministre des Transports, invitée vendredi de franceinfo, déplore la reprise de la grève à la SNCF demain soir, assurant que les cheminots vont "garder l’essentiel des garanties du statut, la retraite, la garantie de l’emploi, la rémunération". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Elisabeth Borne, ministre des Transports, invitée le 6 avril de franceinfo. (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Les syndicats de cheminots, reçus plus de six heures jeudi par la ministre des Transports, Elisabeth Borne, ont exprimé leur déception après la réunion"Je déplore. C’est plus utile pour défendre les cheminots de passer des journées à discuter que d’appeler à une grève qui va pénaliser les usagers", a réagi la ministre, invitée de franceinfo vendredi 6 avril. "Moi, j'avance, je fais des avancées. Je note que la posture des syndicats ne change", a-t-elle ajouté.

La réunion de jeudi a été qualifiée de "pénible et inutile" par la CGT. "Je ne dirai jamais qu’une négociation est inutile", a déclaré la ministre des Transports. Je pense vraiment que la bonne voie, c’est le dialogue social." La ministre a indiqué avoir "donné des garanties" aux cheminots. "Ils vont garder l’essentiel des garanties du statut, la retraite, la garantie de l’emploi, la rémunération, les facilités de rémunération, ce n’est pas rien", a-t-elle ajouté.

Des propositions syndicales examinées

Visant la CGT, "vous avez remarqué que la position des syndicats n'est pas homogène", a lancé la ministre des Transports. "La CGT est contre l'ouverture à la concurrence par principe. Si on discute deux heures d'un sujet dont ils ne veulent pas parler, je peux comprendre qu'ils trouvent cela long et pénible", a-t-elle poursuivi. 

Elisabeth Borne a en revanche précisé qu'elle examinera "des amendements" syndicaux. "Deux organisations syndicales m'ont indiqué qu'elles allaient proposer des amendements (...) Le texte est en discussion la semaine prochaine à l'Assemblée nationale. Ils vont proposer des amendements et je vais les examiner", a-t-elle assuré. "Une vingtaine d'amendements proposés par la CFDT", a précisé la ministre des Transports. "On tiendra compte de tous les amendements qui vont dans le bon sens qui permettent de rassurer les cheminots sur leur avenir, mais de mener aussi l'ouverture à la concurrence", a-t-elle affirmé. Elisabeth Borne a aussi  assuré que "certains syndicats ont noté que des propositions ont été prises en compte" par le gouvernement. "Je lis les tracts de l'UNSA qui disent, on a obtenu des avancées. Quand on sort de réunion, on peut faire des déclarations puis ensuite, il y a le contenu de la réunion", a-t-elle ajouté. 

Une marge de manœuvre sur le calendrier

Concernant le maintien du statut de cheminots pour les nouveaux entrants, la ministre a rappelé que le cap de la réforme "a été clairement annoncé, le gouvernement est déterminé à la mener dans la discussion, dans la négociation".

"C’est une question d’équité et de cohérence" par rapport aux salariés des autres entreprises avec l’ouverture à la concurrence, a poursuivi Elisabeth Borne, ajoutant que la négociation porte sur "le calendrier" de l'arrêt du statut pour les nouveaux entrants et que la date "fait partie des discussions".

La "part du chemin" sur la dette

Un des points de discussion entre les syndicats et le gouvernement porte sur la lourde dette de la SNCF. "Vous pensez qu’on peut se contenter de dire 'j’efface la dette' et elle recommence à augmenter d’un milliard et demi par an", a déclaré la ministre des Transports, Elisabeth Borne, vendredi sur franceinfo. "Il faut qu’on regarde quelle part chacun peut faire du chemin, la SNCF et l'Etat", a-t-elle indiqué.

"La dette est non seulement un problème, mais une menace pour le système ferroviaire, ajouté la ministre. On ne peut pas s'occuper de la dette aujourd'hui et qu'elle se reconstitue demain." 

Par ailleurs, la ministre a précisé que la SNCF "est et restera une entreprise publique". "Ce sera écrit dans la loi", a-t-elle rappelé, fustigeant au passage "des contre-vérités". "On nous dit privatisation de la SNCF, c'est faux (...) On nous parle même de casse du service public. On va mettre plus d'argent dans le transport ferroviaire qu'on en a jamais mis, 36 milliards", a affirmé Elisabeth Borne.  

Une nouvelle séquence de grève à la SNCF doit débuter samedi soir à 20 heures jusqu'à mardi matin.

Regardez l'intégralité de l'entretien de la ministre des Transports, Elisabeth Borne, sur franceinfo le 6 avril 2018.

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