"Un nouveau monde qui part à l'envers" : Stéphane Le Foll reproche au gouvernement ses "dépenses"
Le député PS de la Sarthe, invité de franceinfo jeudi, a reproché au gouvernement d'avoir "dépensé beaucoup" et redoute à présent "une forme d'austérité".
L'ancien porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, invité de franceinfo jeudi, a décrit l'action de l'exécutif comme "un nouveau monde qui est un monde qui part à l'envers". Le député PS de la Sarthe a reproché au gouvernement d'avoir "dépensé beaucoup" et il redoute à présent "une forme d'austérité".
"Ce gouvernement a eu cette idée qui a consisté à dire, en 100 jours, il faut tout faire. Ils ont commencé par dépenser beaucoup", a jugé l'élu socialiste. "La croissance pique du nez (...) Qu'est ce qui va se passer ? Beaucoup de dépenses et moins de recettes. Le risque, c'est que le déficit se creuse", a estimé Stéphane Le Foll. "Qu'est-ce qu'ils sont en train de préparer ? Le fait qu'on va baisser la dépense publique. Et dans quoi on va aller taper ? La dépense sociale", a poursuivi l'ex-porte parole du gouvernement. "La première des dépenses sociales, c'est la retraite, l'autonomie et l'aide à domicile", a-t-il ajouté. Toutes les dépenses sociales vont être touchées, redoute-t-il, "en priorité la prime d'activité".
"Difficultés" attendues pour les agriculteurs
La loi Agriculture et alimentation votée en première lecture à l'Assemblée nationale "n'apportera pas grand-chose", a estimé l'ancien ministre de l’Agriculture. "L'idée que le prix tienne compte des coûts de productions, ce n'est pas une révolution", a-t-il relativisé.
"Ce qui me paraît le plus embêtant, ce n'est pas d'avoir fait une loi, il y a des choses plus ou moins positives, mais c'est d'avoir laissé croire qu'avec une loi on va fixer les prix. Cela va être difficile pour les agriculteurs", a-t-il prédit. "La FNSEA [syndicat agricole] n'a pas mesuré le fait que dans ces domaines-là, il y aussi les questions de régulation des marchés qui sont posées, la mutation de l'agriculture qui est à organiser", a estimé Stéphane Le Foll.
"L'alternative" au glyphosate
L'interdiction du glyphosate ne sera pas inscrite dans la loi. Stéphane Le Foll a précisé qu'il "n'était pas favorable" à cette inscription. "Cela ne sert à rien d'engager une interdiction, et après, avoir un porte-parole qui va dire qu'il ne faut pas l'inscrire dans la loi", a déclaré l'ex-ministre de l'Agriculture, en faisant référence aux propos de Benjamin Griveaux, actuel porte-parole du gouvernement d'Edouard Philippe.
Alors qu'Emmanuel Macron promet que le produit controversé serait interdit en France "au plus tard dans trois ans", Stéphane Le Foll juge le délai "trop court". "La preuve, c'est que maintenant on recule. C'est trois ans avec des dérogations, c'est Nicolas Hulot qui l'a dit. Donc, le sujet a été mal abordé dès le départ", a-t-il estimé.
Stéphane Le Foll a insisté sur la nécessité de travailler sur "des alternatives". "On discute symboliquement de l'interdiction, tout le monde monte au créneau, tu interdis tu es un vrai écolo, tu autorises tu es un gros salaud. Résultat, personne ne se pose la question de savoir si c'est pour remplacer le glyphosate par une autre molécule chimique. Le débat pour moi, il est là", a-t-il indiqué.
Regardez l'intégralité de l'entretien de Stéphane Le Foll sur franceinfo le jeudi 31 mai 2018.
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