Plan contre les violences sexuelles et sexistes : Marlène Schiappa assure avoir "assez d’argent" dans son budget
Si le budget interministériel consacré à la lutte contre les violences sexistes de 420 millions d'euros a été jugé insuffisant par des associations féministes, Marlène Schiappa, estime au contraire mardi sur franceinfo que son secrétariat d'Etat a "assez d'argent".
Emmanuel Macron a annoncé samedi un ensemble de mesures destinées à lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Un engagement salué par les associations féministes mais celles-ci ont jugé insuffisants les 420 millions d'euros de budget interministériel annoncés par le chef de l'Etat, en comparant notamment avec l'Espagne. "J'entends plusieurs fois par jour dire que l'Espagne c'est formidable, a réagi sur franceinfo mardi 28 novembre Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes. D'abord, c'est un milliard d'euros sur cinq ans, cela fait 200 millions par an. En France, en politique transversale, on est au double, à plus de 400 millions. Ensuite, en Espagne, c'est une déclaration d'intention : les partis politiques ont dit qu'il faudrait engager un milliard sur cinq ans. Ce ne sont pas des crédits votés et ce ne sont pas des crédits engagés."
Arrêtons de regarder ailleurs, en faisant croire que c'est formidable. La France est plutôt un modèle au niveau mondial
Marlène Schiappafranceinfo
Marlène Schiappa assure donc qu'elle a "assez d'argent pour mettre en œuvre les politiques publiques que le président de la République a annoncées." "C'est effectivement l'un des plus petits budgets de l'Etat, reconnaît la secrétaire d'Etat. Mais dans le budget de l'Education nationale, par exemple, vous avez le salaire des enseignants. Nous, on ne paie pas de salaire. Nous avons un budget de 30 millions consacré quasiment à 100% à des subventions aux associations. Le reste est payé en interministériel."
Des mesures votées au premier semestre 2018
Selon la secrétaire d'Etat, un certain nombre des mesures annoncées samedi devraient être votées "au premier semestre 2018. Il faudra ensuite quelques mois pour véritablement les mettre en œuvre concrètement." Marlène Schiappa est revenue sur la création du délit d'outrage sexiste. Il est conditionné à la création de la police de sécurité du quotidien, annoncée par Gérard Collomb. Cette police "aura plusieurs priorités qui seront indiquées par le ministre de l'Intérieur, a expliqué sur franceinfo Marlène Schiappa. Parmi ces priorités, il y aura la verbalisation du harcèlement de rue. L'idée, c'est que les forces de l'ordre, lorsqu'elles repèrent une situation de harcèlement de rue, puissent intervenir et verbaliser via une amende d'un montant dissuasif pour empêcher et condamner le harcèlement de rue."
Pas de consentement sexuel avant l’âge de 15 ans
"On doit davantage débattre du consentement d’enfants qui ont moins de 15 ans dans le cadre de rapports sexuels avec des adultes. Je rappelle que c’est de la pédocriminalité", a affirmé Marlène Schiappa sur franceinfo.
Il n’y a pas de consentement possible en-dessous de l’âge de 15 ans qui est la majorité sexuelle. Nous voulons renforcer la loi et instaurer cette présomption de non-consentement pour les enfants
Marlène Schiappafranceinfo
Marlène Schiappa réagissait ainsi à l’affaire du professeur de mathématiques de 31 ans condamné lundi 27 novembre à 18 mois de prison avec sursis pour atteinte sexuelle devant le tribunal correctionnel de Fontainebleau (Seine-et-Marne), pour avoir entretenu une relation avec une élève de 14 ans. "La loi n’est pas assez claire actuellement, a-t-elle reconnu. Nous voulons qu’il ne soit plus possible de débattre du consentement d’un enfant et que systématiquement ça soit jugé comme un viol ou une agression sexuelle."
Thierry Solère a pris la "bonne décision"
Le député Thierry Solère (Les Constructifs), qui a adhéré le week-end dernier à La République en marche (LREM), a annoncé mardi 28 novembre qu'il quitterait ses fonctions de questeur de l'Assemblée nationale "dès la fin de cette année". "Je voudrais d’abord souhaiter bienvenue à Thierry Solère à La République en marche. Il a pris la bonne décision. Ce qui concerne l'Assemblée nationale concerne l'Assemblée nationale. N'étant pas parlementaire je n'ai pas de conseils à donner aux uns et aux autres dans leurs différentes positions », a ajouté la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes
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