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Bénéfices records de TotalEnergies, réforme des retraites, débats parlementaires, intervention d'Adrien Quatennens... Ce qu'il faut retenir de l'interview de François Ruffin

Le député La France insoumise (LFI) de la Somme était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 8 février 2023. 

Article rédigé par franceinfo
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Le député La France insoumise (LFI) de la Somme, sur franceinfo, mercredi 8 février 2023.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

François Ruffin, député La France insoumise (LFI) de la Somme, était l'invité du 8h30 franceinfo, mercredi 8 février 2023. Bénéfices records de TotalEnergies, réforme des retraites, débats parlementaires, intervention d'Adrien Quatennens... Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Bénéfices de Total : "On assiste au gavage des uns et au rationnement des autres"

"On assiste au gavage des uns et au rationnement des autres", dénonce le député LFI, alors que TotalEnergies a dévoilé des bénéfices record de 19,5 milliards d'euros. "L’essentiel de ses bénéfices est redistribué en dividendes", regrette le député LFI et "ces dividendes vont au 0,1% les plus riches", selon lui. L'élu accuse le groupe pétrolier de "placer ses dividendes aux Pays-Bas pour échapper à l'impôt sur les plus-values" et pointe la responsabilité de l'Etat.

"Au sommet de l'Etat, on a une complicité dans la prédation de la nation", estime-t-il. "Je pense qu'il y a une grande complicité avec l'évasion fiscale, que oui, on ferme les yeux, développe le député Insoumis, et on ne met pas les moyens pour aller chercher l'argent là où il se trouve". "On devrait avoir une police économique pour protéger les Français", explique l'élu picard. "C’est comme si on avait placé Al Capone à la tête de la police. Bercy s'en lave les mains", poursuit-il. "Nous, on travaille, nous on paye nos impôts et on a du mal à en vivre. Et pendant ce temps-là, il y a les gros là-haut qui y échappent et qui bénéficient de complicité", assène François Ruffin.

Retraites : "Cette loi ne doit pas passer"

"Cette loi ne doit pas passer parce que le pays souhaite que cette loi ne passe pas", assure le député journaliste. Après trois journées de mobilisation et une autre prévue samedi, François Ruffin estime que "c'est aux travailleurs de décider" si le mouvement social doit se durcir ou non. "Je pense que si on ne veut pas mettre notre pays en tension, si au contraire on veut le réparer, le soigner, le ressouder […], alors on ne doit pas faire" cette réforme, prévient-il. "Sur les retraites, c'est pour renflouer le déficit", assure-t-il avant de dégager des pistes de financements comme "le relèvement des cotisations patronales" suggéré par François Bayrou, plutôt que le relèvement de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans. "Un choix très dogmatique de Monsieur Macron", tranche le député LFI.

Amendements : "Il y a une opposition, elle s'oppose" et doit rester "maître du calendrier"

"Il y a une opposition, elle s’oppose. On doit tout faire pour que cette loi ne passe pas", insiste François Ruffin. Le groupe LFI a déposé près de 13 000 amendements, faisant planer le doute sur le fait de pouvoir aller jusqu'aux débats consacrés à l'article 7 consacré au report de l'âge légal de départ à 64 ans, d'autant que les échanges à l'Assemblée nationale doivent s'achever le 17 février à minuit. "Je souhaite qu'on étudie l'article 7", répond François Ruffin. "A un moment, des amendements tomberont par gros paquets pour que nous soyons maîtres du calendrier", assure François Ruffin. L'élu de la Somme reproche au gouvernement de restreindre le temps des débats sur la réforme des retraites. “Pourquoi on a que 8 jours pour débattre ?", s'interroge-t-il.

Semaine de 36 heures en quatre jours : "Un gadget", "pas un Français n'y croit"

Sur la base du volontariat, les agents de l'Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d'allocations familiales (Urssaf) de Picardie ont la possibilité d'opter pour la semaine de 36 heures sur quatre jours, dans le cadre d'une expérimentation. A en croire l'élu de la Somme, cette mesure est un "gadget". "Cela fait un peu de mousse dans les médias. Il n'y a pas un Français aujourd'hui qui y croit", tacle François Ruffin.

Quatennens à l'Assemblée : "C'est de nature à nous diviser"

"Ce n'est pas le bon moment", assure François Ruffin, au lendemain de la prise de parole d'Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale pour défendre un amendement sur la réforme des retraites. Il s'agissait de sa première intervention après sa condamnation pour violences conjugales. Cela a provoqué une bronca dans l'hémicycle. "Moi, je suis pour qu'on se donne le temps, que la poussière retombe, que les esprits se calment", a souligné le député LFI. "J'étais contre au départ une démission forcée, je suis contre un retour forcé", ajoute-t-il. "Je pense qu'une année sabbatique, le temps de digérer les évènements, aurait fait du bien à tout le monde", explique le député. L'élu picard regrette que le retour d'Adrien Quatennens, qui siège encore parmi les non-inscrits, soit fait "à ce moment-là de notre histoire social". François Ruffin comprend que ce retour crée un "point de crispation", et craint qu'il soit de "nature à diviser à un moment où on a besoin d'être tous unis".

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mercredi 8 février 2023 :

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