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Crise en Ukraine, EPR de Flamanville, corrosion des centrales... Le "8h30 franceinfo" de Jean-Bernard Lévy

Le PDG d'EDF était l'invité du "8h30 franceinfo" le mardi 22 février 2022.

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Jean-Bernard Lévy, mardi 22 février sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Le président - directeur général d'EDF, Jean-Bernard Lévy, était l'invité du "8h30 franceinfo" mardi 22 février 2022. Il répondait aux questions de Lorrain Sénéchal et de Neïla Latrous.

La nécessité d'une "indépendance énergétique"

La situation en Ukraine "plaide pour l'indépendance énergétique de l'Europe", a estimé Jean-Bernard Lévy après que Vladimir Poutine a annoncé reconnaître l'indépendance de Donetsk et de Lougansk, deux territoires séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine. "On ne peut pas avoir une Europe prospère si elle n'est pas indépendante sur le plan énergétique. On ne peut pas être fragilisés parce qu'on dépendrait du bon vouloir de tel ou tel sur le fait qu'il nous alimente ou pas dans telle ou telle énergie ou matière première", a martelé le PDG d'EDF. Il assure cependant que, concernant l'activité d'EDF, la Russie "n'est pas un partenaire important sur le plan économique" et que leurs échanges vont continuer à leur "faible" niveau. 

Pour lui, les tensions dans l'est de l'Europe ont "déjà" eu des conséquences "puisque les prix du gaz ont beaucoup augmenté depuis l'été dernier et les observateurs pensent que l'une des raisons pour lesquelles le prix du gaz a monté, ce sont les tensions géopolitiques entre l'Ukraine, la Russie, et le fait que la Russie n'a pas récemment exporté tout le gaz qu'elle pouvait exporter, elle s'est limitée à honorer à minima ses propres contrats"

EPR de Flamanville : horizon 2023

"Nous avons prévu le chargement de Flamanville 3 au deuxième trimestre 2023", assure Jean-Bernard Lévy alors que le chantier de construction de l'EPR accuse plus de dix ans de retard et son coût – de 3,3 milliards d'euros au départ – a été multiplié au moins par cinq. "Avant le milieu de l'année prochaine nous avons prévu d'avoir l'autorisation de l'Autorité de sûreté nucléaire pour que le combustible nucléaire qui est déjà sur place, nous le transportions de la piscine à la cuve du réacteur pour ensuite, quelques semaines après, le faire fonctionner. Nous sommes dans la ligne de ce que nous avons annoncé il y a quelques mois", promet-il.

"Le retard est très conséquent, reconnaît le PDG, mais il faut voir aussi que nous n'avions pas construit pendant très longtemps et redémarrer la construction n'a pas été facile, nous le reconnaissons bien volontiers."

Des problèmes "inattendus" de corrosion

Le PDG d'EDF a expliqué que les problèmes de corrosion identifiés dans six centrales nucléaires, mises à l'arrêt, "sont des choses que nous ne savions pas détecter quand ça a été construit". "Aujourd'hui, on sait les détecter parce qu'on a des échographes – un peu comme ceux qui regardent le corps humain – beaucoup plus fins qu'ils ne l'étaient à l'époque et donc on s'est aperçu qu'il y avait des choses qui étaient inexpliquées et c'est pour ça qu'on a arrêté quelques réacteurs", déclare-t-il. Ces problèmes, "inattendus", sont "à certains endroits où on ne devrait pas du tout voir cette corrosion, donc on les a arrêtées pour les ausculter, pour bien comprendre ce qu'il se passe".

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