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Débats parlementaires sur la réforme des retraites, motion de censure, mobilisation du 7 mars... Ce qu’il faut retenir de l’interview de Franck Riester

Le ministre des Relations avec le Parlement était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 17 février 2023.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franck Riester, ministre des Relations avec le Parlement, était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 17 février 2023 (FRANCEINFO/RADIOFRANCE)

Franck Riester, ministre des Relations avec le Parlement, était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 17 février 2023. Amendements sur la réforme des retraites, motion de censure, pension minimum et mobilisation du 7 mars... Il répondait aux questions de Neila Latrous et Lorrain Sénéchal.

"Il y a très peu de chance que nous allions jusqu’au bout du texte"

Franck Riester précise qu’il reste "encore presque 3 000 amendements" à examiner avant l’article 7, celui qui porte sur le recul de l’âge de départ à la retraite. "Il y a très peu de chance que nous allions jusqu’au bout du texte", déplore le ministre chargé des Relations avec le Parlement. "On ne sait même pas si on va aller jusqu’à l’article sept", confie-t-il. Depuis plusieurs jours, la Nupes retire pourtant progressivement des milliers d’amendements. Une tactique jugée "très étonnante" par le ministre, mais qui "reflète bien la stratégie de La France insoumise", selon lui, de "bloquer le débat démocratique". Des élus de LFI, à l’image des députés Manuel Bompard et  Eric Coquerel, demandent au gouvernement de prolonger les débats ces prochains jours pour permettre de terminer l’examen du texte. "A quoi ça sert ?", réagit Franck Riester. "Il reste des milliers d’amendements d’obstruction". "On voit bien qu’ils sont très divisés" à gauche, conclut le ministre.

"Il n’y a aucun risque" que la motion de censure du RN soit adoptée

La motion de censure déposée par le Rassemblement national sera examinée ce vendredi soir à minuit, à l’issue des débats. "Il n’y aucun risque" qu’elle soit adoptée, selon Franck Riester. La gauche a déjà fait savoir qu’elle ne voterait pas la motion, pour ne pas se positionner en partenaire du Rassemblement National. Pour le ministre, cette motion de censure est seulement un moyen pour le RN "d’exister" dans le débat. "Le Rassemblement national c’est le vide sidéral, ils s’opposent mais ils ne proposent rien", poursuit le ministre.

"On sera à l'écoute de ce qui sera dit au Sénat"

Une fois les débats terminés à l’Assemblée nationale, le texte sera étudié au Sénat, début mars et pendant une dizaine de jours. L’index senior, qui a été rejeté par les députés, pourrait être réexaminé. "Je sais que les sénateurs sont attachés à la façon de mieux prendre en compte les seniors dans les entreprises", se rassure Franck Riester. Le ministre assure que le gouvernement est "à l’écoute" et sera "aussi à l’écoute de ce qui sera dit au Sénat, en gardant le cap de la réforme, c’est-à-dire l’équilibre financier."

Pension minimum : "On s’engage sur 85% du SMIC net et pas sur un chiffre précis"

Point de crispation depuis plusieurs jours, Franck Riester a tenté d’apporter des précisions sur la retraite minimum pour ceux qui ont eu une carrière complète "à temps complet" rémunérée "au niveau du SMIC". "Evidemment les choses vont évoluer au fur et à mesure du temps, c’est pour ça qu’on s’engage sur 85% du Smic net et pas sur un chiffre précis", argumente le ministre. Franck Riester explique que le niveau du Smic évoluant, on ne peut pas se baser à long terme sur le chiffre de 1 200 euros de retraite minimum. Comment sera calculée la pension minimum pour ceux qui ont touché un salaire variable, oscillant autour du Smic ? "Des calculs très compliqués seront faits", élude le ministre.

Journée d’action du 7 mars : "Une France bloquée ce n'est jamais une bonne nouvelle"

Une sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites se prépare le 7 mars prochain. Cette fois, l’intersyndicale appelle à mettre la France "à l’arrêt". "Une France bloquée n’est jamais une bonne nouvelle pour la France et les Français", réagit Franck Riester ce vendredi matin, qui souligne les "conséquences pour ceux qui vont travailler, qui vont à l’école." "On voit bien qu’il y a une mobilisation, une opposition d’un certain nombre de nos compatriotes à cette réforme", reconnait le ministre, donc "on continue d’expliquer, répondre et améliorer le texte."

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du vendredi 17 février 2023 :

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