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"Gilets jaunes" : Christophe Castaner "est fragilisé par la crise" affirme Frédéric Péchenard

L'ancien directeur de la Police nationale et candidat Les Républicains aux élections européennes, invité du "8h30 Fauvelle-Dély", lundi 18 mars 2019, estime que la persistance des violences liées au mouvement des "gilets jaunes" fragilisent le ministre de l'Intérieur. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le vice-président LR de la région Île-de-France, invité du "8h30 Fauvelle-Dély", lundi 18 mars 2019.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Frédéric Péchenard, vice-président Les Républicains de la région Ile-de-France et ancien directeur général de la police, invité ce lundi 18 mars du "8h30 Fauvelle-Dély", a assuré que le ministre de l'Intérieur était "fragilisé" après les violences sur les Champs-Elysées lors de la manifestation des "gilets jaunes" ce samedi. Plus globalement, selon lui, Christophe Castaner "est fragilisé par la crise et par l’absence de sortie de crise".

Toutefois, le candidat Les Républicains aux élections européennes mesure sa "critique" qui est, selon lui, "toujours facile surtout quand on est assis tranquillement et qu'on n'est pas en poste." Mais il relève que "les instructions politiques ne sont pas à la hauteur" après 18 semaines du mouvement des "gilets jaunes". Si le gouvernement changeait le préfet de police, "ce serait un fusible. C'est peut-être ce qui va se passer", a-t-il estimé.

"Je pense que le gouvernement a peur. Ils ont peur d'une bavure. Ils ont peur d'un mort. Ils ont peur de donner les instructions qui permettraient à la police de reprendre le terrain" (...) "Il faut avoir le courage politique de dire maintenant, ça suffit ! " a-t-il affirmé.

J'attends que les choses s'améliorent, mais c'est un échec. C'est le 18e échec. Et c'est ça qui rend les choses insupportables

Frédéric Péchenard

à franceinfo

Le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez a admis ce lundi sur RTL un "échec" après les violences survenues sur les Champs-Elysées : "J'ai entendu Laurent Nuñez. Je prends acte de ce qu'il a dit. J'attends que les choses s'améliorent, mais c'est un échec. C'est le 18e échec. Et c'est ça qui rend les choses insupportables", a réagi Frédéric Péchenard.

"Je ne fais pas partie de ceux qui critiquent systématiquement l'action du gouvernement. J'ai été commissaire de police pendant 30 ans, j'ai été directeur de la police pendant cinq ans. Je connais bien l'extrême difficulté du maintien de l'ordre et la difficulté du policier", a déclaré le vice-président LR de la région Île-de-France.

Interdire les "attroupements" partout en France 

Pour l'ancien directeur de la Police nationale, interdire une éventuelle manifestation sur les Champs-Élysées samedi prochain n'est pas suffisant, car la violence "se reporte dans les VIIIe, XVIe et XVIIe arrondissements". Pour Frédéric Péchenard, il faut interdire les manifestations de "gilets jaunes", partout en France, "le temps que ça s'arrête".

Si les manifestants se rendent à l'un de ces rassemblements non déclarés, "une fois qu'on a fait des sommations, leur participation à un attroupement devient un délit ; si leur visage est dissimulé la peine de prison est plus importante, et s'ils sont porteurs d'une arme elle l'est encore plus", a expliqué le vice-président de la région Île-de-France.

Pas de délai supplémentaire pour le Brexit

Pour le candidat LR aux élections européennes, "la position des Anglais" sur le Brexit est "absolument incompréhensible". Selon Frédéric Péchenard, il ne faut pas donner un délai supplémentaire au Royaume-Uni dans les négociations avec l'Union européenne. "Les Anglais comprennent bien que la sortie de l’Europe va être pour eux une catastrophe, c’est déjà un chaos politique. Finalement, cela ne fait que renforcer le sentiment profond que j'ai que l'Europe nous protège."

Rétablir les frontières nationales

Pourtant, selon Frédéric Péchenard, "l'Europe a failli dans la gestion des migrations et la gestion des frontières". Pour le co-listier de François-Xavier Bellamy, "force est de constater que les frontières européennes et l’espace Schengen ne remplissent pas leur devoir. Donc, pour un temps qui sera plus ou moins long, nous souhaitons rétablir les frontières françaises", a-t-il conclu. 

Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle-Dély" du lundi 19 mars 2019 :

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