"Green Deal", Mercosur et importation de poulets ukrainiens... Le 8h30 franceinfo de Pascal Canfin

Le député européen Renew était l'invité du 8h30 franceinfo du jeudi 1er février 2024
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Pascal Canfin invité du 8h30 franceinfo du 1er février 2024 (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Pascal Canfin, député européen Renew et président de la commission Environnement au parlement européen était l'invité du 8h30 franceinfo du jeudi 1er février 2024. Il répondait aux questions d'Agathe Lambret et Jérôme Chapuis.

"Green Deal" : "On fait peser les normes sur les agriculteurs et pas sur les transformateurs"

"Je préfère qu’on nous dise qu’on en fasse trop que pas assez", déclare Pascal Canfin, député européen Renew à l'origine du "Green Deal", invité du 8h30 franceinfo jeudi. Il convient toutefois qu'"on fait peser les normes sur les agriculteurs et pas sur les transformateurs de notre alimentation", évoquant notamment Bonduel, Nestlé, Danone, etc. "Il faut compléter ce qu’on a fait" pour que "les règles du jeu s’appliquent à l’acheteur"Il plaide pour "une loi EGalim européenne qui encourage, en plus de la répartition juste de la valeur, la transition écologique", car si les agriculteurs prennent parfois pour cible une écologie qu'ils trouvent trop contraignante, il "trouve déprimant de devoir choisir entre ceux qui défendent l’environnement et ceux qui défendent la production."

Mercosur : la France est "la seule à dire non, le compte n'y est pas"

"L'idée c'est de le renégocier pour faire en sorte qu'il devienne acceptable", explique jeudi sur franceinfo Pascal Canfin. L'eurodéputé Renew, président de la commission environnement du Parlement européen, faisait allusion à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et plusieurs pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay). Un entretien entre Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est prévu jeudi matin à Bruxelles au sujet du "futur de l'agriculture européenne". Il doit notamment être question du traité avec le Mercosur. Lundi l'Élysée a avancé que les négociations avaient été interrompues en raison de l'opposition de la France. "Notre compréhension c'est que (la Commission) a bien instruit ses négociateurs de mettre fin aux sessions de négociation qui étaient en cours au Brésil", précise la présidence française. "Les discussions continuent", affirme le porte-parole de la Commission européenne, en reconnaissant néanmoins que les conditions n'étaient "pas réunies". "C'est un rapport de force. La plupart des autres gouvernements sont favorables au Mercosur, que ce soit les socialistes espagnols, que ce soit la droite nordique" et la France est "la seule à dire non, le compte n'y est pas."

Importation de poulets ukrainiens : "on va remettre des quotas"

"Ce qui va être décidé aujourd'hui par les chefs d'État [de l'UE], à notre demande, c'est tout en gardant un degré élevé de solidarité avec l'Ukraine, on va remettre des quotas sur le poulet ukrainien, de façon à empêcher une déstabilisation trop importante de nos filières", explique Pascal Canfin. Depuis 2022, des produits agricoles ukrainiens, au premier rang desquels figurent les céréales, les œufs, le sucre, mais aussi les volailles, sont exemptés de droits de douane. L'Union européenne a pris cette décision par solidarité. Les Ukrainiens "ont besoin de recettes pour financer l'effort de guerre", rappelle Pascal Canfin. Une mesure dénoncée par des agriculteurs. Les importations de poulets ukrainiens au sein de l'Union européenne, ont bondi de 127% en 2023, par rapport à l'année précédente. "Il y a une déstabilisation", reconnaît l'eurodéputé Renew. Ainsi, face à cette situation, Emmanuel Macron a annoncé mardi vouloir "réguler" l'arrivée "d'une volaille qui était beaucoup moins chère venant d'Ukraine". Mais "tout en gardant un degré élevé de solidarité avec l'Ukraine", tient à ajouter Pascal Canfin. "On essaie de trouver un point d'équilibre", résume-t-il en confiant que "ce n'est pas facile" et que "c'est une décision difficile à prendre". 

Retrouvez l'interview en intégralité : 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.