Guerre Israël-Hamas, remaniement, loi immigration... Le "8h30 franceinfo" de Ian Brossat
Ian Brossat, sénateur de Paris et porte-parole du Parti communiste français (PCF), était l'invité du "8h30 franceinfo", samedi 6 janvier 2024. Remaniement, situation humanitaire à Gaza, loi immigration... Il répondait à Jean-Rémi Baudot et Aurélie Herbemont.
Possible remaniement : "Je n'attends de tout cela strictement rien"
"Je n'attends de tout cela strictement rien", déclare Ian Brossat quand il lui a été demandé si un possible remaniement du gouvernement pourrait changer les orientations du second quinquennat d'Emmanuel Macron. "Depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République, les ministres ont d'abord une fonction décorative. Tout se décide à l'Élysée et un peu aussi à Bercy", critique le sénateur de Paris qui n'attend donc pas de changement significatif au gouvernement, "comme la grande majorité des Français", juge-t-il. Pour lui, la grande majorité des ministres nommés depuis 2017 "ne servent strictement à rien".
Pour se justifier, le porte-parole du PCF explique que "ce n'est pas parce qu'on remplacera un ministre de droite par une autre personnalité de droite, pour mettre en place une politique de droite, conforme à ce qui est mis en œuvre depuis maintenant des années, que ça changera quoi que ce soit à la situation des Français".
À la mairie de Paris, l'ancien adjoint à la maire en charge du Logement estime avoir "côtoyé trois ou quatre ministres du Logement" depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République. Ian Brossat raconte : "À chaque fois, je les rencontrais. Ils m'affirmaient qu'ils étaient tout à fait d'accord avec ce que je disais, qu'ils allaient mettre en œuvre un certain nombre de réformes, puis après il ne se passait à rien. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas eux qui décidaient".
Et peu importe l'étiquette politique administrée aux personnes qui entrent dans le gouvernement d'Emmanuel Macron, ils sont tous "de droite" selon Ian Brossat, puisque "quand on fait de la politique, on est d'abord jugé en fonction de ce qu'on fait". Exemple avec Elisabeth Borne, "on nous a dit voilà une personnalité classée de gauche", rappelle le sénateur parisien, qui estime cependant que l'actuelle cheffe du gouvernement "sera entrée dans l'histoire comme la Première ministre qui a mis en place la préférence nationale avec la loi immigration ; comme la Première ministre qui a écrasé la volonté des Français en imposant une réforme des retraites qui était refusée par 80% des travailleurs de notre pays".
Guerre Israël-Hamas : "Il faut un pont aérien" à Gaza et "une solution politique"
Dans la nuit de jeudi à vendredi, la France et la Jordanie ont largué sept tonnes de fret humanitaire au dessus de la bande de Gaza pour soutenir la population palestinienne. "C'est à la fois nécessaire et bienvenu", réagit Ian Brossat. "Il faut deux choses : à la fois un pont aérien et surtout une action politique, un cessez-le-feu. Il est temps maintenant que la France lève la voix."
"On ne peut pas continuer à avoir un gouvernement israélien qui bombarde des populations civiles et qui fait le choix de massacrer un peuple, des gens qui n'ont rien à voir avec le Hamas", poursuit le porte-parole du PCF. "La solution politique, tout le monde la connaît : c'est qu'on ait un État palestinien souverain aux côtés de l'État d'Israël."
Loi immigration : "Oui, la Ville de Paris maintiendra les aides [pour les étrangers] et ça l'honore"
"Ce texte est une ignominie", lanceIan Brossat au sujet de la loi immigration, qui continue de fracturer le paysage politique. "Au début on nous a dit que ce serait un texte qui permettrait de lutter contre l'immigration irrégulière. Et on se retrouve avec un texte qui va priver des étrangers en situation régulière, pendant cinq ans, de prestations sociales. Au nom de quoi ?"
Le sénateur de Paris justifie le refus de la mairie de Paris, et 32 départements de gauche, d'appliquer le durcissement des conditions de versement aux étrangers de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), une aide qui s'adresse à des personnes âgées, dépendantes. "Oui, la Ville de Paris maintiendra ces aides et ça l'honore."
"Je suis quand même très frappé par le fait que beaucoup d'élus de droite qui s'indignent du fait que nous prenions cette décision, alors que eux, foulent au pied la loi SRU qui impose 20% de logements sociaux, sans que ça ne leur pose le moindre problème", ajoute Ian Brossat, élu au Conseil de Paris. "Donc ces gens-là peuvent garder leurs leçons."
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