Indemnisation des victimes, secret de la confession... Le "8h30 franceinfo" de Mgr Éric de Moulins-Beaufort
Le président de la Conférence des évêques de France était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 6 octobre 2021.
Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, archevêque du Diocèse de Reims et président de la Conférence des Évêques de France, était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 6 octobre 2021. Indemnisation des victimes de pédocrimininalité dans l'Église, secret de la confession... Il répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.
Indemnisation des victimes : "Nous sommes préparés à le faire"
"Nous avons, en mars dernier, pris un certain nombre de décisions et notamment ouvert un fonds de dotation pour pouvoir réunir l'argent nécessaire pour apporter ces contributions", rappelle le président de la Conférence des Évêques de France. "Nous voulions abonder ce fonds avec notre argent à nous, les évêques, en cotisant nous-même et inviter ensuite tous ceux qui voulaient y contribuer à participer", a-t-il poursuivi.
La Ciase recommande que les indemnités versées aux victimes soient financées "à partir du patrimoine des agresseurs et de l'Église de France", et non avec les dons des fidèles. "La Ciase nous ferme une porte que nous nous avions ouverte en imaginant l'appel aux fidèles, donc il faut que nous voyions ce que nous pouvons faire", ajoute Éric de Moulins-Beaufort
"Le secret de la confession est plus fort que les lois de la République"
"Le secret de la confession s'impose à nous et en cela, il est plus fort que les lois de la République", déclare Éric de Moulins-Beaufort. "Il ouvre un espace de parole libre qui se fait devant Dieu", ajoute-t-il. Pour le président de la Conférence des évêques de France, "il y a deux cas". D'abord celui "du pédophile qui viendrait se confesser". "Comme c'est secret, on ne sait pas s'il y en a qui le font" et "il est vraisemblable qu'il n'y en a pas beaucoup qui le font". "Il faut certainement que nous soyons plus précis, plus fermes, sur le fait que les violences sexuelles sont [...] un problème d'atteinte à la vie, de crime, de meurtre, symboliquement au moins. Donc il faut que les confesseurs soient bien conscients de cela", ajoute-t-il.
"D'autre part, il peut y avoir le cas d'un enfant qui dit quelque chose, qui laisse entendre, qui fait comprendre qu'il est lui-même victime", poursuit Éric de Moulins-Beaufort. "Il faut que nous trouvions le moyen de permettre à cet enfant de parler autrement, mais beaucoup d'enfants ne parlent en confession que parce qu'ils savent que c'est secret", affirme-t-il.
Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mercredi 6 octobre 2021 :
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