Inondations dans le Pas-de-Calais, Soulèvements de la Terre et marche contre l'antisémitisme... Le "8h30 franceinfo" de Christophe Béchu
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, était l'invité du "8h30 franceinfo" de vendredi 10 novembre 2023. Inondations dans le Pas-de-Calais, annulation de la dissolution des Soulèvements de la Terre et marche contre l'antisémitisme... Il répondait aux questions de Jean-Rémi Baudot et Hadrien Bect.
Inondations dans le Pas-de-Calais : "Un début d'accalmie" ce vendredi, mais de nouvelles "inquiétudes" dès lundi
"On escompte pour 16 heures un début d'accalmie qui devrait durer tout le week-end" dans le Pas-de-Calais, déclare Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique. "Mais avec quelques inquiétudes à nouveau pour le début de la semaine prochaine", car "il pourrait à nouveau y avoir des précipitations ", a-t-il averti.
Le ministre détaille ensuite son propos : "Nous sortirons le département du Pas-de-Calais - et en particulier les trois bassins de la Liane, de l'Aa, de la Canche - de la vigilance rouge pluie-inondations à partir de 16 heures mais on va les maintenir en vigilance crues". Christophe Béchu se projette ensuite vers la semaine prochaine et explique anticiper "à partir de lundi, le fait qu'il pourrait à nouveau y avoir des précipitations, donc nous allons maintenir ce territoire sous vigilance même si nous ne connaissons pas l'ampleur de ces précipitations".
Le ministre n'exclut aucune mesure de prévention et assure " suivre la situation" afin de "prendre les mesures appropriées, qui s'imposeront, compte tenu des prévisions météo de la journée de dimanche". "Notre attention se focalise sur les 50 000 habitants situés dans les 130 communes des trois bassins de la Liane, de l'Aa et de la Canche", poursuit-il.
Inondations dans le Pas-de-Calais : l'état de catastrophe naturelle sera reconnu "très rapidement"
Concernant l'état de catastrophe naturelle - qui permet aux sinistrés d'être indemnisés une fois que cet état a été reconnu - Christophe Béchu assure qu'il va venir " très rapidement". Il en veut pour preuve, cette réunion, mardi prochain à Beauvau, au ministère de l'Intérieur, au cours de laquelle "un temps sera consacré à examiner et à reconnaître la catastrophe naturelle".
Le ministre explique qu'il y a deux choses : la reconnaissance de catastrophe naturelle et de calamité agricole et en parallèle, " le fait de mobiliser les assureurs de chacun". Sur ce point, il rappelle l'existence d'un "guichet unique monté à l'échelle de la préfecture du Pas-de-Calais". " Les maires doivent donc continuer à envoyer les dossiers et nous serons dans une acceptation large des critères permettant cette reconnaissance", assure le ministre.
Nappes phréatiques : malgré la pluie, "il y a encore des secteurs où nous serons en dessous des niveaux"
Questionné sur la sécheresse face à ces pluies abondantes, Christophe Béchu demande un peu de patience : " La semaine prochaine, en milieu de semaine, on communiquera l’état des nappes phréatiques comme on le fait tous les mois".
"Il va de soi qu’avec les pluies qu’on a connues, on a des secteurs dans lesquels nous n’avons plus les inquiétudes que nous avions il y a un mois, explique-t-il, mais la situation n’est pas homogène". Pour certaines zones géographiques, en effet, malgré les pluies, " il y a encore des secteurs où nous serons en dessous des niveaux, en particulier dans le sud et dans la vallée du Rhône", conclut le ministre.
Annulation de la dissolution des Soulèvements de la Terre : "Ça n'est absolument pas un camouflet pour le gouvernement"
"Ça n'est absolument pas un camouflet pour le gouvernement ", réagit Christophe Béchu, alors que le Conseil d'État a annulé jeudi la dissolution du collectif écologiste les Soulèvements de la Terre prononcée en juin par le ministère de l'Intérieur.
La juridiction administrative a estimé que les Soulèvements de la Terre s'étaient bien "livrés à des provocations, à des agissements violents à l'encontre des biens", notamment en mars lors de manifestations contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) mais leur dissolution ne constituait pas "une mesure adaptée, nécessaire et proportionnée à la gravité des troubles susceptibles d'être portés à l'ordre public".
"Si vous lisez la décision du Conseil d'État, ils ne disent pas : le gouvernement n'aurait pas dû faire ça. Ils disent : ils n'ont pas totalement franchi la ligne rouge", insiste le ministre de la Transition écologique, qui rappelle que le rapporteur public s'était prononcé en faveur d'une dissolution du collectif, lors de l'examen du dossier sur le fond par le Conseil d'État en octobre.
Christophe Béchu estime que cette décision du Conseil d'État et son argumentaire ont " une vraie valeur d'avertissement pour ce collectif". "Il y a un avertissement très clair et un appel à la retenue dans cette décision", insiste-t-il. " On a besoin de lanceurs d'alerte", reconnaît le ministre mais " la violence n'est jamais justifiée".
Marche contre l'antisémitisme : "Je suis choqué par ceux qui n'y participent pas, je ne suis pas choqué par ceux qui y participent"
"Je suis choqué par ceux qui n'y participent pas, je ne suis pas choqué par ceux qui y participent ", déclare Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, au sujet de la marche contre l'antisémitisme prévue dimanche.
"La polémique devrait être sur ceux qui justifient de ne pas s'y rendre, pas sur le fait qu'il y ait des gens qui ont envie d'y aller", poursuit le ministre. " Pour autant, je n'ai aucun doute de savoir qui sont mes adversaires et ceux qui vont profiter d'un moment de recueillement et d'unité républicaine pour essayer de se refaire une virginité sur le sujet". Il ajoute, sans jamais citer le RN : " Certains partis politiques ont comme héritage, comme socle, la haine de l'autre, le fait de stigmatiser et de monter les communautés les unes contre les autres, c'est une réalité".
Christophe Béchu se dit également choqué par le fait que "certains considèrent que se réunir contre l'antisémitisme ce serait manifester un soutien à des massacres", en référence au message posté sur X cette semaine par Jean-Luc Mélenchon.
Marche contre l'antisémitisme : "ce doit être un temps de cohésion" et non "un temps de polémique"
" Ça me désole", lance ensuite Christophe Béchu qui regrette "la multiplication des actes antisémites en France" mais aussi que la marche de dimanche suscite autant de remous : "Que sur un sujet qui devrait rassembler absolument tout le monde, on ait une polémique sur 'qui vient ?' Des polémiques, il y en avait hier, il y en aura lundi, essayons de préserver ce moment pour faire front collectivement".
Le ministre insiste sur le fait que dimanche "ce n'est pas un temps de polémique, ce doit être un temps de cohésion, dans lequel on se retrouve et dans lequel nous disons à tous les républicains de ce pays qu'il y a des choses qu'on ne peut pas laisser passer et à tous les citoyens qui se sentent menacés, qu'on est avec eux, debout".
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Retrouvez l'intégralité du "8.30 franceinfo" de Christophe Béchu du vendredi 10 novembre 2023
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