La France en Europe, immigration, Ukraine, Vladimir Poutine,... Ce qu'il faut retenir de "Demain l'Europe" avec Jordan Bardella

Avant les élections européennes, franceinfo reçoit les têtes de listes des partis français.
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Jordan Bardella, invité de Demain l'Europe du vendredi 22 mars 2024 (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Jordan Bardella, président du Rassemblement National, et tête de liste RN aux élections européennes était l'invité de Demain l'Europe du vendredi 22 mars. Il répondait à Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot, Renaud Dély, Paolo Levy, de l'agence de presse italienne ANSA, et Britta Sandberg, cheffe du bureau parisien du journal allemand Spiegel.

"Les intérêts des Français ne sont plus défendus au niveau européen"

Tête de liste RN aux élections européennes, Jordan Bardella est souvent critiqué pour son faible bilan en tant que parlementaire depuis 2019. Le président du RN s'en défend : "J'ai rempli depuis 2019 le rôle que m'ont confié les Français : être leurs yeux, leurs oreilles et leur voix dans l'hémicycle du Parlement européen, où je suis l'un des eurodéputés français les plus assidus." Selon lui, les députés européens du Rassemblement National ont combattu "les textes nocifs pour l'intérêt des Français : Green Deal, politique d'écologie punitive, et pacte pour l'immigration". Il déplore que "les intérêts des Français ne [soient] plus défendus au niveau européen", déclarant "non pas déconstruire l'Europe, mais construire celle du 21e siècle."

Pas question de sortir de l'UE alors que le RN "est en train de gagner la partie"

"Je ne veux pas sortir de l’Union européenne parce que quand on est en train de gagner la partie, on ne quitte pas la table du jeu", explique Jordan Bardella, alors que le RN défendait encore récemment une sorte de Frexit et une sortie de l'Europe. Il défend désormais une Europe à la carte, alliance "entre nations libres, souveraines". 

"Je souhaite une coopération européenne qui soit une coopération libre, entre nations souveranes, avance Jordan Bardella, à propos de sa vision de l'Union européenne. Mais je défends la priorité pour nos entreprises dans la commande publique".

Envoi de troupes en Ukraine : "Le président de la République est en roue libre"

"Le président de la République est en roue libre", "attention à l'escalade", dénonce Jordan Bardella après les déclarations controversées d'Emmanuel Macron sur un éventuel envoi de troupes au sol. Le chef de l'État a de nouveau affirmé samedi dans Le Parisien-Aujourd'hui en France que des opérations des Occidentaux sur le terrain en Ukraine seraient peut-être nécessaires "à un moment donné". Jordan Bardella juge ces "propos extrêmement inquiétants, anxiogènes pour les Français" et accuse Emmanuel Macron de "jouer l'escalade". Le président du Rassemblement national craint que de tels propos puissent "contribuer à une guerre frontale avec la Russie". "Nous n'avons aucun intérêt à entrer en guerre avec une puissance nucléaire. Nous devons être extrêmement vigilants."

Jordan Bardella se dit favorable aux sanctions qui peuvent fonctionner, défavorable à celles qui ne peuvent pas fonctionner", à propos des mesures prises contre la Russie. "Je suis favorable au soutien à l'Ukraine, le rôle de la France est d'aider l'Ukraine à tenir le front".

Réélection de Vladimir Poutine : "Je pense que la position de la diplomatie française est la bonne"

"La Russie est-elle un régime démocratique ? À l'évidence non", selon Jordan Bardella. Pour lui, "Vladimir Poutine est dans cette incarnation très, très autocentrée du pouvoir. Je pense que la position tenue par la diplomatie française et le Quai d'Orsay est la bonne : ne pas féliciter nécessairement l'élection du président Poutine, mais en prendre acte, car il est le représentant de la Fédération de Russie. Et si demain, il doit y avoir des négociations, elles se feront avec lui." Le président du RN rejette en revanche toute forme de connivence avec la Russie : "Il y a eu à l'égard des intentions du président Poutine une naïveté collective. On essaie de nous faire porter, à la droite ou au Rassemblement national, cette responsabilité. Mais le premier président étranger à avoir été reçu en 2017 par Emmanuel Macron au château de Versailles est Vladimir Poutine."

"Il y a aujourd'hui en France une immigration de guichet social"

Interrogé par Paolo Levi, journaliste de l'agence de presse italienne ANSA, sur l'éventualité d'une mutualisation de la dette pour un plan de relance européen, Jordan Bardella préfère ironiser : "Le plan de relance est génial, vous donnez 100 euros, il vous rend 50 et vous dit comment l'utiliser. Et la condition de ce plan de relance était la réforme des retraites : avec Bruxelles, il y a toujours des conditions." Face à la situation budgétaire de la France, il accuse Emmanuel Macron d'avoir "ruiné le pays". Pour lui, le moyen d'affronter la dette est "la chasse au gaspillage". "Il faut briser un tabou, il y a aujourd'hui en France une immigration de guichet social. Si nous arrivons à la tête de l'État, nous limiterons les prestations sociales aux seuls citoyens français."

Selon Jordan Bardella, la France doit faire face à une "submersion migratoire". "Je suis venu d'ailleurs mais je suis devenu d'ici (...) J'ai fait l'effort républicain, qui est l'assimilation, mais beaucoup de ceux qui arrivent aujourd'hui semblent un peu dispensés de cet effort." Selon lui, l'Europe porte fait peser sur la France "le risque de disparition et d'effacement" tant que "les institutions européennes considéreront l'immigration non pas comme un problème, mais comme un projet".


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