La recherche d'un Premier ministre, le RN exclu des lettres aux parlementaires... Le 8h30 franceinfo de Thomas Ménagé

Thomas Ménagé, député Rassemblement national du Loiret, était l'invité du "8h30 franceinfo" mercredi 14 août. La recherche d'un Premier ministre et le RN exclu des lettres aux parlementaires... Il répondait aux questions de Brigitte Boucher et Benjamin Fontaine.

La recherche d'un Premier ministre continue :

"Nous censurerons un gouvernement Castets, composé avec des Écologistes et La France insoumise parce que c'est une menace pour le pays", estime sur franceinfo Thomas Ménagé, député RN du Loiret, qui en profite pour détailler les futurs votes et prises de position de son parti à l'Assemblée nationale, entre censure ou non du futur gouvernement, vote du budget et abrogation de la réforme des retraites.

Concernant le choix de la ou du futur Premier ministre, Thomas Ménagé est clair : "non", le chef du gouvernement ne doit pas venir du RN. "On a toujours dit que si on voulait gouverner, si on avait un Premier ministre, c'est parce qu'il pouvait appliquer son programme. Dès lors que vous avez une majorité relative, vous allez juste prendre des postes pour des postes."

Le choix du camp politique du futur chef de gouvernement revient donc à Emmanuel Macron, selon le député, à condition qu'il ne soit pas issu du NFP, sous peine de "censure immédiate" à cause de ses "positions et valeurs très dangereuses". En revanche, des noms comme Bernard Cazeneuve ou Xavier Bertrand seraient acceptés par le RN, selon le député du Loiret. "Nous ne serons pas dans une censure, a priori, sur ce type de gouvernement", même s'il qualifie au passage ces deux hommes de "has been de la politique."

Le RN exclu des lettres envoyées par les parlementaires :

"C'est pitoyable, ce sont des personnes qui font des coups de communication en envoyant des courriers dont on a l'impression qu'ils sont écrits sur ChatGPT", dénonce  Thomas Ménagé. Il réagit à ce courrier envoyé lundi par le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, aux chefs de groupes parlementaires, excepté ceux de La France insoumise et du Rassemblement national, en attendant la nomination d'un Premier ministre par le chef de l'État.

Dans ce "pacte d'action", on retrouve des priorités comme la réduction des déficits, la hausse des salaires, davantage de souveraineté, d'indépendance et de services publics. "Bien entendu, on est tous d'accord sur ces positions, ce sont des poncifs, on enfonce des portes ouvertes", tacle Thomas Ménagé. Or, selon l'élu du Loiret, "ce sont [le gouvernement actuel] des personnes qui ont fait tout l'inverse depuis qu'elles sont aux responsabilités".

Le député RN se demande "concrètement, sur quelles mesures on peut se mettre d'accord". Il estime qu'il est possible d'avancer "s'il y a un changement de méthode total, si on reprend les amendements du RN, si on arrive à dégager un certain nombre d'économies, trouver des recettes supplémentaires, faire des économies sur la fraude, le mille-feuilles de l'État, l'immigration". À ce moment-là, poursuit Thomas Ménagé, "on pourra apporter un soutien, mais aujourd'hui les premiers courriers où on exclut totalement nos positions et les électeurs qui sont derrière, me donnent peu d'espoir sur la capacité de construire un budget qui tiendra compte de ce changement politique et des résultats des élections législatives".

Sur ce point, Thomas Ménagé estime que le gouvernement sortant n'a "absolument pas compris les résultats des élections qui viennent de se dérouler, tant les Européennes que les législatives". Le gouvernement "continue comme avant" sans réaliser "ce qu'il s'est passé", après avoir "pris une claque" aux législatives, déplore le député RN.