Législatives, projets économiques, craintes en cas de victoire du RN ... Le "8h30 franceinfo" de Bruno Le Maire
Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, était l’invité du “8h30 franceinfo”, lundi 24 juin 2024. Législatives, projets économiques, craintes en cas de victoire du RN... Il répondait aux questions de Jérôme Chapuis et Benjamin Sportouch.
"La vie des Français, en fonction du choix qu’ils feront le 7 juillet, va profondément changer"
Pour Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, "il n'est jamais trop tard" pour constater qu'il faut changer la manière de gouverner. Interrogé sur la lettre publiée dimanche 23 juin par Emmanuel Macron, adressée aux Français, il soutient le choix du président de la République, à une semaine de "l'élection qui aura sans doute les conséquences les plus graves sur l'histoire, depuis la création de la Ve République en 1958." Le ministre ajoute que "les élections législatives sont le choix des députés" et non un vote de confiance envers le Président. Il appelle à étudier les projets et non les candidats. "Les projets sont tellement clivés aujourd'hui, notamment sur le plan économique, que l'on verra que la vie des Français, en fonction du choix qu’ils feront le 7 juillet, va profondément changer."
"L’extrême gauche, comme l’extrême droite, sont aussi nocives pour le pays"
"L'un comme l'autre emmèneront le pays droit dans le mur et en klaxonnant", déclare Bruno Le Maire au sujet du président du Rassemblement national, Jordan Bardella, et du leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui briguent tous les deux le poste de Premier ministre en cas de victoire aux législatives. "L'extrême gauche comme l'extrême droite sont tout aussi nocives du point de vue économique, comme du point de vue des valeurs", ajoute le ministre de l'Économie. "Ce sont deux projets gauchistes, d'inspiration marxiste. Qu'est-ce qu'ils cherchent à faire ? Toujours plus de dépenses", cingle le ministre, voyant dans les programmes économiques de l'alliance des partis de gauche et du Rassemblement national "des impasses". Il assure que "la seule voie responsable du point de vue économique, c'est celle que nous proposons."
"La grande déconnade est toujours possible et je vois bien à quel point elle peut être attractive aujourd'hui", estime-t-il. "Mais que personne ne vienne pleurer ensuite parce qu'on n'aura pas averti les ouvriers que leur pouvoir d'achat va baisser, que les industries vont se réduire et que les investissements vont baisser", prévient l'hôte de Bercy depuis 2017, avant de s'adresser aux ouvriers tentés par le Rassemblement national comme par la gauche. "Les uns vont vous spolier parce qu'ils vont supprimer la défiscalisation des heures supplémentaires et les autres vont détruire la relance de la production industrielle que nous avions engagée", développe le numéro deux du gouvernement. "Les deux projets sont mauvais pour l'industrie, mauvais pour les ouvriers et mauvais pour les catégories populaires", résume-t-il, "ne vous laissez pas tromper par les programmes qui vous sont présentés par l'extrême gauche et par l'extrême droite."
"Je crains pour la paix civile"
Le ministre de l'Économie et des Finances alerte également sur les dangers que fait planer une victoire du Rassemblement national sur la "société française". "Je crains pour les relations entre les citoyens. Je crains pour la sérénité. Je crains pour la paix civile, la paix de la société française, parce que le Rassemblement national a beau montrer aujourd'hui un visage avenant, dès que vous rentrez dans l'arrière-boutique, c'est beaucoup moins reluisant", dénonce-t-il. Citant les revirements du RN lors de la campagne des législatives, Bruno Le Maire craint que le "grand reniement du Rassemblement national" conduise "à un grand renoncement et à une immense déception", suscitant "des colères très profondes" dans le pays. "Je ne vois pas du tout le Rassemblement national comme un facteur de stabilité, de paix dans notre pays", ajoute-t-il.
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