"On est proche d'une corruption du pouvoir", dénonce Jean-Philippe Tanguy après la réélection de Yaël Braun-Pivet à la tête de l'Assemblée

Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme et président délégué du groupe RN à l'Assemblée nationale, était l'invité du 8h30 de franceinfo vendredi 19 juillet 2024.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean-Philippe Tanguy invité de franceinfo le 19 juillet (Radio France)

"On est proche d'une corruption du pouvoir", a dénoncé vendredi 19 juillet sur franceinfo le député Rassemblement national de la Somme Jean-Philippe Tanguy, au lendemain du vote pour la présidence de l'Assemblée national. Yaël Braun-Pivet, députée du camp présidentiel, a été réélue au perchoir grâce à l'appui du groupe de La Droite républicaine.

La réélection de Yaël Braun-Pivet

"On se retrouve avec une élection législative complètement tronquée puisqu'il faut le rappeler, c'est le Rassemblement national qui a obtenu le plus de suffrages", a-t-il dénoncé. "Alors que les Français se sont massivement mobilisés aux élections, c'est-à-dire le meilleur de la démocratie, on a depuis trois semaines le pire de la démocratie et je le regrette, c'est-à-dire les magouilles, les ententes, les partages de postes", a fustigé Jean-Philippe Tanguy.

Pour le député de la Somme, le jeu d'accord entre la macronie et la droite pour propulser Yaël Braun-Bivet à la présidence de l'hémicycle est d'abord "la faute de la gauche". "Les castors se sont noyés dans l'eau de leur barrage, a-t-il ironisé, à force de faire élire n'importe qui au nom de n'importe quoi, on se retrouve avec une démocratie paralysée". "La macronie qui sait bien manœuvrer avec notamment les amis de M. Wauquiez ont réussi à faire élire Mme Braun-Pivet", a-t-il constaté. Pour le député RN, "Madame Braun-Pivet, avec Monsieur Attal, auraient distribué les sièges de responsabilité aux Républicains" en échange de leur soutien pour le perchoir.

"Des gens qui ont fait 5% aux élections se partagent des postes dans les couloirs."

Jean-Philippe Tanguy

à franceinfo

"Il faut que les postes soient proportionnels aux élections", a martelé Jean-Philippe Tanguy, qui revendique pour son parti la présidence de la commission des finances, traditionnellement dévolue à un membre de l'opposition. "Nous verrons bien ce qui se passe", a-t-il avancé, alors que les présidents de groupes ont rendez-vous dans la matinée pour tenter de s'accorder sur une répartition des postes de vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires pour former avec la présidence de l'hémicycle le bureau de l'Assemblée nationale.

Le recours de la gauche devant le Conseil constitutionnel

Interrogé sur les propos de la députée écologiste Sandrine Rousseau qui dit que le Nouveau Front populaire allait "regarder tous les recours possibles" devant le Conseil constitutionnel après l'élection de Yaël Braun-Pivet, le député RN de la Somme s'y est montré favorable. "Je ne suis pas au Conseil constitutionnel, mais je comprends que les forces de gauche saisissent le Conseil constitutionnel", a-t-il souligné. Les voix contestées des 17 députés, toujours ministres, ont fait la différence. "On peut concevoir que dans la période de démission, ils puissent siéger, par contre, qu'ils participent à des votes qui ont une influence aussi importante sur le fonctionnement de la démocratie, ça interroge", a-t-il ajouté.

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Retrouvez l'intégralité de l'interview du "8h30 franceinfo" du vendredi 19 juillet 2024  :

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