Présidentielle américaine : l'élection sera "la plus serrée depuis un quart de siècle", selon un spécialiste des États-Unis

Corentin Sellin professeur d'histoire en classe préparatoire, chroniqueur politique américaine pour les Jours.fr était l'invité du 8.30 franceinfo du lundi 21 octobre 2024, il répondait à Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis.
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Corentin Sellin invité du 8h30 franceinfo du lundi 21 octobre 2024 (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

À un peu plus de deux semaines de la présidentielle américaine, l'issue du scrutin est toujours aussi incertaine. Les sondages dans les États clés restent extrêmement serrés, alors que les piques et attaques se sont multipliées entre les candidats, souligne Corentin Sellin, professeur d'histoire en classe préparatoire, chroniqueur en politique américaine pour les Jours.fr, invité du 8h30 franceinfo, du lundi 21 octobre 2024. Il répondait à Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis.

L'élection "la plus serrée depuis un quart de siècle"

À 15 jours de l'élection, les résultats s'annoncent incertains. L'élection sera "sans doute la présidentielle la plus serrée depuis au moins un quart de siècle", estime Corentin Sellin, historien spécialiste de la politique américaine. "Tous les sondages dans les États clés sont à moins d'un point de différence entre les deux candidats en moyenne", précise-t-il, ajoutant qu'"on est vraiment aveugle, il faut se garder de tout pronostic", quant à l'issue du scrutin du 5 novembre. 

"Les sondages n'ont pas toujours été fiables dans certains États clés au Michigan, Pennsylvanie, Wisconsin",souligne-t-il. "Dans les États, même les sondeurs ont de plus en plus de mal à contacter les électeurs, où beaucoup, en particulier trumpistes, refusent de leur répondre. Les sondeurs sont eux-mêmes très prudents sur leurs résultats".

Une campagne plus folle et violente que jamais

Alors que les piques et attaques se sont multipliées entre les candidats, cette campagne sonne comme l'une des plus violentes de l'histoire récente, avec les habituelles attaques de Donald Trump envers Kamala Harris, qui lui a toutefois bien répondu. "Kamala Harris ne veut pas reproduire l'erreur d'Hilary Clinton en 2016, qui avait pris de haut Trump et ses partisans et ne voulait pas rentrer dans ce jeu, explique-t-il. Kamala Harris a la volonté de rendre les coups, de montrer qu'elle peut y aller".  Alors que Donald Trump est en démêlé avec la justice, rien ne semble avoir de prise sur lui, ce qui s'explique pour Corentin Sellin. 

"Il a emmené ses partisans dans un récit, récit selon lequel l'attaque du Capitole n'était que la manifestation de patriotes qui voulaient sauver la démocratie, que lui voulait défendre ses droits en rejetant le résultat des élections, estime Corentin Sellin. Ce faisant, il a accru son emprise sur ses partisans, et sur son parti en en excluant tous ceux qui ne sont pas d'accord avec ce récit", explique ce spécialiste des États-Unis.

"Donald Trump assume sa proximité avec Vladimir Poutine"

L'un des thèmes de cette campagne, c'est le risque d'ingérence russe, et peut-être même les liens de Donald Trump avec la Russie. Un documentaire a ce sujet a été diffusé sur France 5 dimanche 20 octobre. Bob Woodward, journaliste qui a dévoilé l'affaire du Watergate, affirme que Donald Trump et Vladimir Poutine se parlent toujours. "Le problème, c'est que ça ne reste qu'une hypothèse, affirme Corentin Sellin.

"Il y a eu une grande enquête judiciaire, qui a abouti à deux conclusions, la première que Valdimir Poutine a interféré dans l'élection pour faire élire Donald Trump, mais qui n'a pas permis d'affirmer qu'il y a eu collusion. Dans le récit conservateur, c'est la preuve que Donald Trump a été persécuté sans raison, et lui en joue. Ce qui est surprenant, c'est que maintenant il assume sa proximité avec Vladimir Poutine", conclut ce spécialiste des États-Unis.

Retrouvez l'interview en intégralité ici : 

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