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Réforme des retraites, hausse des salaires, inflation... Le 8h30 franceinfo de Geoffroy Roux de Bézieux

Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, était l’invité du 8h30 franceinfo mercredi 1er juin.

Article rédigé par franceinfo
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Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, était mercredi 1er juin l’invité du 8h30 franceinfo.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, était l’invité du 8h30 franceinfo mercredi 1er juin. Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia. 

Pénurie de main d'œuvre : "Les salaires vont être revus"

"Je n'ai pas un bouton rouge ou un bouton vert pour dire : j'appuie sur les salaires", a indiqué Geoffroy Roux de Bézieux, alors que Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, a appelé les entreprises "qui le peuvent" à augmenter les salaires pour faire face à l'inflation. "Je suis d'accord que tout ne doit pas reposer sur les épaules de l'Etat", a réagi le président du Medef, pour qui "les entreprises ont déjà joué le jeu".

Toutefois, Geoffroy Roux de Bézieux s'est dit convaincu que "les salaires vont être revus" à la hausse, parce que "les entreprises n'ont pas le choix", "tout simplement parce qu'on n'arrive pas à embaucher". Il a pointé du doigt les raisons démographiques de cette difficulté. "Les classes d'âge qui arrivent sur le marché du travail sont moins nombreuses, on a devant nous un problème structurel d'offres et de demandes, a-t-il expliqué. Si les conditions de travail ne sont pas revues, si les salaires ne sont pas revus, il n'y a pas d'embauche", a insisté le président du Medef. C'est une question "de logique et de mathématiques", selon lui

Élections législatives : Jean-Luc Mélenchon va "mener la France dans le chaos"

Jean-Luc Mélenchon "est prêt à gouverner, à mener la France dans le chaos", a étrillé le président du Medef, alors que le leader de La France insoumise ambitionne de devenir Premier ministre en cas de victoire de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) aux élections législatives. Selon lui, le programme du chef de file de la Nupes "est de taxer tout le monde", notamment les entreprises qui le seraient "massivement'. Geoffroy Roux de Bézieux prévoit donc "que les chefs d'entreprises, le jour où il y aura un gouvernement Mélenchon, vont arrêter d'embaucher et d'investir. Ils vont juste poser le crayon et attendre que la tornade passe." Il compare cela avec le programme commun des socialistes et des communistes en 1981.

Pour Geoffroy Roux de Bézieux, "on ne peut pas commander l'économie depuis Matignon". Si Jean-Luc Mélenchon arrive au pouvoir, "les 700 000 chefs d'entreprises vont simplement dire 'j'avais un CDD, je ne le renouvelle pas, j'avais un intérimaire, je ne le renouvelle pas'." D'après lui, en "quelques mois, ça va juste arrêter l'économie définitivement et plonger la France dans une récession grave".

La réforme des retraites "est indispensable"

S'il dit "très bien" comprendre "le côté anxiogène de la réforme" des retraites, Geoffroy Roux de Bézieux estime "qu'elle est indispensable". "Le problème des retraites c'est qu'on a de moins en moins de jeunes, de gens pour payer des cotisations à de plus en plus de retraités", a-t-il rappelé, alors que de nombreuses organisations syndicales, dont la CGT, s'opposent à la réforme. "Il n'y a pas 36 solutions : ou on a un chômage à 3% et là il n'y a pas besoin de faire une réforme des retraites, mais malheureusement ce n'est jamais arrivé en France depuis 40 ans, ou on allonge plus ou moins rapidement la durée de cotisation", a-t-il affirmé. 

À l'entendre, "le plus efficace financièrement c'est l'âge légal de départ à la retraite, celui qui psychologiquement braque le plus". "La durée de cotisation ne suffira pas", a-t-il assuré. Il "pense qu'il y a deux autres paramètres à prendre en compte : il y en a un qui est côté entreprise, c'est l'emploi des seniors. On a des efforts à faire, reconnait-il. Et il y a ce que j'appelle l'usure au travail, il y a des métiers où effectivement on doit pouvoir partir plus tôt parce qu'ils sont difficiles à exercer""Tous les pays d'Europe travaillent plus longtemps que nous, et ils ont la même génétique, les mêmes métiers, il n'y a pas de raisons qu'on n'y arrive pas", a-t-il insisté.

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