Rejet du RIP, Constitution de la Ve République, violences dans les manifestations... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Fabien Roussel
La Constitution actuelle "ne respecte pas le peuple et la démocratie", a estimé le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel. Combat contre la réforme des retraites, loi "anti-casseurs"... Il répond aux questions de Lorrain Sénéchal et Neïla Latrous.
Nouveau rejet du RIP par le Conseil constitutionnel
Pour Fabien Roussel, malgré le rejet mercredi par le Conseil constitutionnel de la demande d'un référendum d'initiative partagée (RIP) sur les retraites, "le combat continu". Cette décision des Sages "montre que notre Constitution et notre Ve République donnent tous les pouvoirs au président de la République", a estimé le leader communiste. Fabien Roussel propose notamment le retrait de l'article 49.3 de la Constitution, estimant que celle-ci "ne respecte pas le peuple et la démocratie". "La constitution, il faut la changer, il nous faut écrire une nouvelle République qui respecte les citoyens", a-t-il plaidé, s'alignant ainsi sur les propos de Jean-Luc Mélenchon qui avait déclaré lundi 1er-Mai : "à bas la mauvaise République". Selon Fabien Roussel, qui n'appelle pas pour autant à une VIe République, "on fait un mauvais procès" au chef de file de La France insoumise. "Nous vivons une crise démocratique extrêmement grave, la démocratie est abîmée et il y a besoin de redonner la parole au peuple et que le peuple soit respecté."
Loi anti-casseurs
"Regardons comment on peut empêcher les Black Blocs de nuire à nos manifestations, mais veillons aussi à ce que l’Etat garantisse la liberté de manifester pacifiquement", a indiqué le patron des communistes, alors que le gouvernement réfléchit à une loi "anti-casseurs" après les violences du 1er-Mai. "Mais veillons aussi à ce que l'Etat garantisse le droit et la liberté de manifester pacifiquement", a-t-il développé. Le député du Nord estime que le gouvernement est aussi responsable de la situation, l'accusant de faire "bouillir la France". "Il y a aussi des manifestants qui sont sauvagement tapés par des policiers. Il y a des manifestants qui ont été attrapés et enfermés, mis en garde à vue de manière injuste", a pointé Fabien Roussel.
Poursuivre la lutte contre la réforme des retraites
Le secrétaire national du PCF appelle "les Français à être mobilisés le 6 juin" pour la journée de la prochaine mobilisation intersyndicale. Le 8 juin, date à laquelle les députés doivent examiner une proposition de loi du petit groupe de députés indépendants Liot visant à abroger la loi tout juste promulguée, "nous allons tout faire pour avoir cette majorité à l'Assemblée", a-t-il poursuivi. "Nous proposons que les 258 parlementaires qui ont signé la demande de RIP se réunissent en séminaire avec l'intersyndicale pour que nous puissions écrire la manière dont nous allons continuer de nous opposer à cette réforme."
Privatisation de la RATP
Alors que le député communiste Stéphane Peu va retirer sa proposition de loi visant à reporter à 2028 l'ouverture à la concurrence des lignes de bus parisiennes, Fabien Roussel a expliqué ce retrait par l'action du gouvernement qui a "perverti ce texte". Le texte qui devait être examiné ce jeudi dans le cadre de la niche parlementaire du groupe communiste à l’Assemblée nationale demandait "le report d'au moins quatre ans", soit fin 2028, de la date limite pour l’ouverture à la concurrence des bus parisiens de la RATP. Or, les amendements de la majorité présidentielle ont ramené à fin 2026, "pour passer les Jeux olympiques", selon Fabien Roussel. Les députés de la majorité "ont voulu nous avoir, en dénaturant notre texte et en demandant juste de calmer le jeu pendant les JO". "Si Valérie Pécresse ne retire pas son projet, eh bien, tous les salariés vont se défendre", a déclaré le député du Nord, faisant planer le risque d'agitation sociale pendant les JO de Paris à l'été 2024. "Cette privatisation de la RATP, elle pénalise les familles des quartiers populaires, les jeunes qui ont besoin de bus pour aller à l'école. Elle pénalise tout le monde".
Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du jeudi 4 mai 2023
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