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Retraites, débat parlementaire, salaires, RSA, vie personnelle... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Laurent Berger

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 8 juin 2023.
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Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, sur franceinfo, jeudi 8 juin 2023. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger,  était l'invité  du  8h30 franceinfo , jeudi 8 juin 2023. Retraites, débat parlementaire, salaires, RSA, vie personnelle... Retraites, débat parlementaire, salaires, RSA, vie personnelle... Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Retraites : "Une défaite productive"  

Laurent Berger a estimé que la mobilisation contre la réforme des retraites était "une forme de défaite productive". Certes, "on a perdu sur le texte, mais ça a été productif sur l'image qu'on a donnée du syndicalisme, du monde du travail et la force qui a été la nôtre", a-t-il affirmé. Il ne fait plus de doute pour le leader de la CFDT que la loi va s’appliquer à la rentrée. "Elle va changer la vie fondamentalement de millions et millions de travailleurs qui vont devoir travailler à terme deux ans de plus et il n'y aura jamais eu un vote à l'Assemblée nationale. Ça pose un problème de légitimité démocratique", selon lui. "Ça m’horrifie en fait. Ça me fait peur qu'on puisse changer la vie aussi concrètement de millions de salariés qu'il n'y ait pas un vote", a-t-il affirmé. Il a dénoncé le "déni de démocratie sociale de la part de ce gouvernement" qui "s'affiche finalement comme un mépris au monde du travail aujourd’hui" et "provoque du ressentiment et de la colère". Cette "défaite productive", n’est pas pour lui "la fin de l’intersyndicale". Selon Laurent Berger, le mouvement syndical ressort renforcé : "On a créé une force, on a une maturité dans l'intersyndicale. On s'est respecté, on a travaillé ensemble, on sait ce qui nous différencie, mais on sait aussi ce qui peut nous unir", a-t-il expliqué.

Débat parlementaire sur les retraites : "Il faut de la dignité"

Laurent Berger a appelé les parlementaires à la "dignité" alors que débutent ce jeudi les discussions à l’Assemblée nationale autour de la proposition de loi Liot sur les retraites. La présidente de l'Assemblée nationale a déclaré irrecevables les amendements réintroduisant la mesure d'abrogation des 64 ans, qui avait été supprimée en commission des affaires sociales. L'opposition crie au scandale démocratique. "Je ne sais pas ce qui va se passer aujourd'hui à l'Assemblée nationale. Mais il faut de la dignité parce que derrière, il y a tous les citoyens et citoyennes de ce pays qui regardent et qui se disent ce n’est pas normal ce qui est en train de se passer, mais il ne faut pas qu'ils perdent encore plus confiance dans les institutions de notre pays", a estimé Laurent Berger. Il estime que le débat parlementaire sur cette réforme des retraites est "une forme de naufrage".

Hausses des salaires : sans "contraintes, ça ne fonctionne pas"

Laurent Berger estime que les prochains combats syndicaux seront le pouvoir d’achat et la question des salaires. Il souhaite contraindre les aides publiques aux entreprises aux "politiques salariales dynamiques, notamment dans les branches", dit-il. Selon lui, "c'est quelque chose qui peut cheminer du côté de Matignon", mais "on sent moins d’écoute à d’autres endroits", à l’Élysée et au ministère du Travail notamment. Laurent Berger a cité comme exemple la branche de la volaille : "C’est quatorze échelons en dessous du SMIC. Et les patrons se plaindraient de ne pas trouver du monde. Il faut qu'ils regardent la réalité en face", a-t-il lancé. "S’il n'y a pas de contraintes sur les entreprises, ça ne fonctionne pas", a-t-il rappelé.

RSA : la "stigmatisation" du gouvernement est "intolérable"

Laurent Berger a dénoncé la "stigmatisation des personnes les plus en difficulté dans nos sociétés" par le gouvernement. "C'est inacceptable, c'est intolérable. J'en ai assez", a-t-il lancé. 
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a présenté mercredi en Conseil des ministres le projet de loi Plein emploi. Les bénéficiaires du RSA devront suivre 15 à 20 heures de travail ou d’activité de formation par semaine sous forme de "contrat d’engagement". Laurent Berger se dit pour "un accompagnement renforcé" des allocataires du RSA. "Le premier des droits quand vous êtes au RSA, c'est d'avoir un accompagnement renforcé. Aujourd'hui, sur le nombre de personnes qui sont aux RSA, on est défaillant sur l’accompagnement", a-t-il dénoncé.

Vie personnelle : "Je n'ai pas pris le melon"

Laurent Berger semble insensible à la "Bergermania" qui touche le pays et assure ne pas avoir pris "le melon". "D'ailleurs, je vais partir. Je n'étais pas là pour être connu et apprécié. J'étais là pour faire mon travail de syndicaliste. J’ai toujours considéré que j'étais de passage", a-t-il déclaré. Laurent Berger va passer le témoin à Marylise Léon, chimiste de formation. Elle succédera à Laurent Berger à la tête du premier syndicat français le 21 juin prochain. "Ce serait tellement facile de rester encore un an, deux ans, trois ans en plus et de jouer le "kéké" sur des plateaux ou ailleurs", dit-il. Il va se contraindre au "silence" que "je dois à la CFDT, à Marylise et à moi-même". Bien qu’il ne sache pas encore ce qu’il fera après son mandat, il souhaite "être heureux et d'essayer de continuer à transformer le monde" à sa "modeste place".

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du jeudi 8 juin 2023 :

 

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