Retraites, motions de censure, fin de la voiture thermique, nucléaire... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Jordan Bardella

Jordan Bardella, président du Rassemblement national, était l'invité du 8h30 franceinfo, vendredi 17 mars 2023. Retraites, motions de censure, fin de la voiture thermique, nucléaire... Il répondait aux questions de Jules de Kiss et Neila Latrous.

Retraites : "Emmanuel Macron prend un plaisir malsain à organiser le chaos dans le pays"

"On a le sentiment qu’Emmanuel Macron prend un plaisir malsain à organiser le chaos dans le pays", a déclaré Jordan Bardella, alors que la réforme des retraites n'a pas été soumise au vote des députés, jeudi. Le gouvernement a préféré recourir au 49.3. "J’ai du mal à comprendre son obsession", a-t-il ajouté. Jeudi soir, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes de France et des tensions ont eu lieu dans certaines d'entre elles. "Elisabeth Borne adresse un bras d’honneur irrespectueux au peuple français et à la représentation nationale. Elle présente un texte qu'une très grande majorité du pays rejette, que les députés élus par le peuple français rejettent."

Le RN groupera ses voix "sur des motions de censure qui n’émanent pas" de lui

Des motions de censure vont être déposées vendredi et elles seront examinées lundi. "L'intérêt de l'ensemble des parlementaires qui se disent d'opposition est de faire en sorte que cette motion de censure soit adoptée", a insisté Jordan Bardella. "Si nous devons grouper nos voix sur des motions de censure qui n’émanent pas du Rassemblement national, nous grouperons nos voix sur des motions de censure qui n’émanent pas du Rassemblement national." Jordan Bardella a pointé du doigt la Nupes qui "est sectaire et ne veut pas voter les motions de censure qui viennent du Rassemblement national. Ce n'est pas notre cas. Nous ne sommes pas sectaires", a-t-il assuré.

Une motion de censure est en train d'être déposée par le groupe indépendant centriste Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires). "Elle est celle qui est susceptible d'avoir les voix de l'ensemble de l'opposition, donc bien sûr, nous voterons." Jordan Bardella "appelle les députés Les Républicains à avoir le courage de voter ces motions". Il appelle également "tous les députés, tous les mouvements politiques en France qui se disent d’opposition, à voter cette motion de censure, parce que je pense qu'Elisabeth Borne doit partir".

Réponse à Laurent Berger : "Il y a une petite gêne du côté des leaders syndicaux"

"Il y a une petite gêne du côté des leaders syndicaux, parce que lors du second tour, ils ont appelé à voter pour Emmanuel Macron", a réagi Jordan Bardella aux propos de Laurent Berger. Sur franceinfo, jeudi, le secrétaire général de la CFDT a déclaré que "depuis le début" de la réforme des retraites, "le Rassemblement national et Madame Le Pen sont en embuscade". Jordan Bardella a estimé que "c’est un peu facile d’avoir soutenu le bourreau social du peuple français, celui qui avait pour unique mesure dans son projet face à Marine Le Pen de mettre en place la réforme des retraites" et de pointer du doigt le Rassemblement national après. "La porte ne sera jamais fermée si des représentants d’organisation syndicales décident de dialoguer avec nous. Je ne suis pas sectaire, cela fait 30 ans qu'on subit le sectarisme."

Interdiction des véhicules thermiques en 2035 : "Des conséquences très lourdes sur l'emploi"

"L’interdiction des véhicules thermiques en 2035 va avoir des conséquences très lourdes sur l’emploi en France et va avoir un coût social considérable", a déclaré Jordan Bardella. L'Allemagne estime que 2035, c'est trop tôt et s'oppose à cette interdiction. "On est en train de s'infliger des contraintes qu'on est les seules puissances au monde à s'infliger", a-t-il ajouté. Si on doit passer "le parc automobile au tout électrique en 2035 cela exige de multiplier par deux la production électrique française", a déclaré Jordan Bardella. "Les mêmes gens qui veulent interdire les moteurs thermiques sont les mêmes qui depuis 10 ans ont organisé le sabotage de la filière nucléaire et ont abandonné tout investissement dans le nucléaire. La première mesure à prendre, c'est de renouer avec une souveraineté énergétique et notamment nucléaire." Pour Jordan Bardella, "François Hollande et Emmanuel Macron ont commis des fautes qui coûtent très cher à la France".

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