Cet article date de plus de cinq ans.

Taxe carbone : "il n’y a pas de tabou sur la fiscalité écologique" dit François de Rugy

Le ministre de la Transition écologique et solidaire, invité du "8h30 Cadet-Dély", vendredi 15 février, sur franceinfo, estime que "la taxe carbone est plus intelligente que la TVA".  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le ministre de la Transition écologique et solidaire, invité du "8h30 Cadet-Dély", vendredi 15 février.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Ils  ne sont pas sur la même longueur d'onde. Alors que le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux affirme que selon Emmanuel Macron, c'est "plutôt moins d'impôts que plus d'impôts à l'issue de ce grand débat", François de Rugy estime au micro du "8h30 Cadet-Dély", ce vendredi, que le secrétaire d'État "a une vision très réduite de ce qu'a dit le président de la République"

Le ministre de la Transition écologique appelle à mettre "en débat la question de la fiscalité écologique", assumant certains désaccords au sein du gouvernement : "C'est normal, parce que c'est une question concrète." "La question, c'est de savoir aussi ce que nous préférons comme fiscalité. Est-ce que nous préférons que la fiscalité repose sur les revenus et qu'on augmente toujours les impôts sur les revenus, ou est-ce qu'on préfère taxer la pollution ?", interroge le ministre. 

"À l'issue du grand débat, de toute façon, les questions fiscales, elles seront sur la table." rappelle François de Rugy. "Il n'y a pas de tabou sur la question de la fiscalité écologique. Honnêtement, la taxe carbone, c'est quand même un peu plus intelligent que la TVA", juge le ministre de la Transition écologique.

Des émissions en baisse

Indépendamment de leur niveau de taxation, les émissions de dioxyde de carbone ont baissé en 2018, selon François de Rugy, sans préciser le niveau de cette baisse. "C'est une bonne nouvelle", se réjouit le ministre. "Ce n'est pas dans les tribunaux qu'on va faire baisser les gaz à effet de serre. Ce n'est pas dans les tribunaux qu'on va régler le climat" affirme-t-il, en référence aux ONG regroupées sous la bannière de "L'affaire du siècle", qui menacent d'attaquer l'État en justice pour "inaction climatique". 

Climat : les jeunes se mobilisent

Les ONG ne sont pas les seules à se mobiliser pour alerter sur l'urgence climatique. À l'image de lycéens et d'étudiants d'autres pays européens, de jeunes Français se mobilisent et appellent notamment à se rassembler devant le ministère de la Transition écologique. "Nous sommes dans l'action par rapport au climat", s'est défendu François de Rugy tout en se félicitant que "des jeunes et d'autres citoyens (...) demandent qu'on en fasse plus pour le climat".

"Nous pouvons marcher main dans la main pour le climat" avec les jeunes qui se mobilisent, dit-il. Interrogé pour savoir si "la grève scolaire" (comme celle prévue le 15 mars dans plusieurs pays) était "un bon mode d'action", François de Rugy a répondu qu'en tant que "père de famille" il "n'inciterait pas les élèves à faire grève".

Glyphosate : une loi, mais pas tout de suite

Autre dossier environnemental sur le bureau de François de Rugy, l'arrêt de l'utilisation du glyphosate. Le ministre assure que le gouvernement pourrait proposer une loi qui "interdira définitivement le glyphosate" en 2021 si les filières agricoles ne jouent pas le jeu de la sortie du glyphosate progressive et volontaire entre 2017 et 2021.

L'Europe met en garde contre l'utilisation des LBD

Les députés européens ont adopté ce jeudi une résolution non contraignante pour condamner "le recours à des interventions violentes et disproportionnées de la part des autorités publiques lors de protestations et de manifestations pacifiques".

 "Ce qui aurait été intéressant c'est que le Parlement européen se prononce aussi sur la montée des violences et qu'il défende (…) les policiers et les gendarmes de tous les pays d'Europe lorsqu'ils sont adressés", réagit François de Rugy. "Il ne faut pas inverser les choses. En France, ce sont les policiers, les gendarmes et les CRS qui sont attaqués. L'utilisation de la force en France est faite en riposte, en défense", selon le ministre. 

Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Cadet-Dély" du 15 février 2019 : 

Consultez lamétéo
avec
voir les prévisions

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.