Violence contre des élus, réforme des retraites, salaires et inflation... Ce qu'il faut retenir du "8h30 franceinfo" de Jean-Philippe Tanguy
Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l'Assemblée nationale et député de la Somme était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 18 mai 2023. Violence contre des élus, réforme des retraites, salaires, inflation... il répondait aux questions de Lorrain Sénéchal et Neïla Latrous.
Violences contre les élus : le plan du gouvernement "n’est pas la réponse adaptée"
Le gouvernement a annoncé un plan pour durcir les sanctions contre ceux qui s'en prennent à des élus. Il veut porter ces sanctions jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende. "Pourquoi pas" réagit Jean-Philippe Tanguy, "mais ce n’est pas la réponse adaptée à la situation. (...) Les élus, comme tous les Français, sont de plus en plus victimes de 'l’ensauvagement' de la société et du laxisme des autorités." Résultat, la violence est "perçue comme une méthode d'action" et cela est encouragé par le manque de sanctions. "Il y a un problème de moyens, de laxisme général et malgré les grandes paroles, notamment de M. Darmanin, la situation ne fait que s’aggraver et cela touche maintenant les élus" , continue l'élu qui pointe que Yannick Morez, maire de Saint-Brevin, a été plusieurs fois menacé. Son domicile a également été la cible d'un incendie volontaire le 22 mars alors qu'il soutenait un projet de centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada). Jean-Philippe Tanguy insiste sur l'importance de "ne banaliser aucune violence. Il faut protéger tout le monde."
Proposition de loi de Liot pour abroger la réforme des retraites : "Nous voterons sans doute pour"
"Nous voterons sans doute pour, on attend le texte final parce que l'une des options de la majorité est de pourrir le texte et de le transformer par des amendements", déclare Jean-Philippe Tanguy alors que le groupe Liot a déposé la proposition de loi visant notamment à abroger la réforme des retraites. "Si le texte final est dénaturé par le comportement de la minorité présidentielle, il faudra s'adapter. Mais nous soutenons ce texte. J’espère que les Macronistes ne vont pas pourrir cette journée, empêcher le débat [le 8 juin] parce que cela rouvrirait un conflit en France."
Le Rassemblement national a également préparé un texte pour ramener la retraite à 62 ans : "Il est possible qu'on revienne dessus si cette loi Liot n'était pas votée". Élisabeth Borne a déclaré ce mercredi que la proposition du groupe Liot était "inconstitutionnelle" et que c'était "irresponsable" de la part du groupe parlementaire. "On lui dira que sa réforme coûte très cher aux Français", réagit Jean-Philippe Tanguy. "La réforme des retraites fait de fausses économies, des économies en apparence, mais pour notre modèle social, cela coûte plus cher."
Partage de valeur : "Ça ne règle pas le problème du salaire mensuel"
"Le partage de la valeur, pourquoi pas, c’est consensuel, on le votera, mais ça ne règle pas le problème du salaire mensuel", déclare Jean-Philippe Tanguy alors que le gouvernement propose d'inscrire dans la loi un texte, issu d'un accord entre les partenaires sociaux et le patronat, sur le partage de la valeur. "J'attends de voir le texte final, mais on n'a pas de raison de s'opposer. On ne fait jamais la politique du pire." En revanche, le partage des valeurs "ne solutionne pas la question du salaire mensuel, il faut augmenter les salaires chaque mois parce que les dépenses contraintes sont chaque mois."
Négociations avec les industriels sur les prix : "Constat d'échec"
"On est dans un constat d'échec. C’est insuffisant et cela ne veut rien dire sur la baisse des prix et c’est très tard", estime Jean-Philippe Tanguy alors que les 75 plus gros industriels français de l'agroalimentaire ont accepté de rouvrir les négociations avec les supermarchés avant fin mai avec l'objectif de faire baisser les prix élevés en rayons. "Il faut alerter les Français sur le fait que les prix vont être durablement élevés, ajoute-t-il. C’est reconnaître le pouvoir qu’ont les industriels. Le gouvernement ne fait rien contre ces positions dominantes. Les industriels ont trop de pouvoir." Le gouvernement demande aux industriels de s'accorder faute de quoi il taxera le surprofit. "Cela fait des mois qu'ils disent qu'ils ne veulent pas taxer les surprofits. Donc les industriels n'y croient pas" à ces menaces.
Ingérences étrangères : Marine le Pen "n'a rien à cacher"
"Les membres de la majorité présidentielle ont voulu rouvrir les auditions pour entendre Marine Le Pen", explique Jean-Philippe Tanguy alors que Marine Le Pen sera auditionnée le 24 mai devant la commission sur les ingérences étrangères de l'Assemblée nationale. "Elle avait toujours fait savoir qu'elle se rendrait à cette commission parce qu'elle n'a rien à cacher."
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