Variant Delta, stratégie de vaccination... Le "8h30 franceinfo" de Benjamin Davido
L'infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches était l'invité du "8h30 franceinfo".
Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, était l'invité du "8h30 franceinfo". Variant Delta, vaccination... Il répondait aux questions d'Ersin Leibowitch et Solenne Le Hen.
Variant Delta : "Tout l'enjeu, c'est la vaccination"
Le variant Delta, qui a causé la mort de deux personnes dans le Gers, vendredi 25 juin, menace-t-il notre été ? Pour l'infectiologue Benjamin Davido, tout repose sur la stratégie de vaccination. Selon lui, il faut vacciner au maximum avant la rentrée. "On a un temps imparti extrêmement court, on a un sprint qui démarre, c'est une ligne d'arrivée pour un marathonien."
"De plus en plus de gens autour de 45-55 ans qui ne sont pas vaccinés" sont hospitalisés, assure l'infectiologue. "Des gens qui se disent 'pendant un an, je ne suis pas tombé malade donc je n'aurais pas la maladie'. C'est faux !", alerte-t-il.
Aujourd'hui, avec l'émergence des variants, et en particulier le Delta, on sait qu'on a deux possibilités : soit on se vaccine, soit on rencontrera la maladie et en fonction de ses antécédents médicaux, on fera oui on non une forme grave.
Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital de Garchesà franceinfo
Revenir à l'intervalle conseillé par les labos
Pour Benjamin Davido, "il faut changer la stratégie sur la vaccination", notamment conçernant les jeunes. L'infectiologue rappelle "qu'ils sont les derniers à bénéficier de la vaccination", et que "les 16-30 ans sont plus vulnérables pour faire un Covid long", comme le montre "une publication qui vient de sortir dans 'Nature'", une prestigieuse revue scientifique. "Le virus a un genou à terre, il faut maintenant qu'il plie son deuxième genou et qu'on le double par la droite", assène-t-il.
"Il faut une vaccination déportée sur les lieux de vacances", propose l'infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches. "Si on ne contrôle pas les variants, on aura des vagues successives", prévient-il. "Il faut que dès demain, la règle soit le rapprochement des deux doses car on est dans une course contre la montre", préconise Benjamin Davido, pour qui "il faut frapper vite et fort". Il demande à "revenir aux indications originelles des vaccins ARN, selon les laboratoires", à savoir "faire la deuxième dose à trois ou quatre semaines d'intervalle".
"Se faire vacciner est un geste civique"
Pour l'infectiologue Benjamin Davido, "il faut vacciner en dehors de l'hôpital, sans rendez-vous et à la carte." L'autre constat que dresse l'infectiologue, c'est que "les variants ont émergés là où le système de santé a été déficient", comme l'Amérique latine, l'Afrique du Sud et l'Inde qui est un "berceau des maladies infectieuses".
Mais la "bonne nouvelle", pour Benjamin Davido, "c'est que les vaccins à ARN messager peuvent être modifiés extrêmement rapidement (4 à 6 semaines). Ce sont des codes qu'il faut mettre à jour."
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