Présidence des Républicains : "Il y a une voie entre 'pas de débat' et une guerre de chefs" assure Daniel Fasquelle
Le député LR du Pas-de-Calais, invité samedi de franceinfo, à la recherche de parrainages pour se présenter à la présidence du parti, plaide pour des candidatures multiples pour ne pas "verrouiller le parti".
Le député Les Républicains (LR) du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle, souhaite se présenter à la présidence du parti en décembre prochain. Invité de franceinfo samedi 30 septembre, il a reconnu peiner à rassembler les parrainages nécessaires. "Le délai est très court", a-t-il déclaré, en lançant un appel pour obtenir des signatures. "Parrainer un candidat, ce n'est pas forcément le soutenir ou voter pour lui", a ajouté l'élu, pour lequel l'important consiste à susciter "un débat interne".
Daniel Fasquelle a expliqué vouloir "débattre sur le fonctionnement" du parti. Le député LR souhaite "un statut des sympathisants et une fondation". L'élu veut aussi discuter de "la ligne politique sur le fond".
"Pas de leçons à recevoir de Darmanin
L'élu LR a tenu à se démarquer de Laurent Wauquiez, sur la forme et sur le fond, tout en répliquant vertement à Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics et toujours membre des Républicains, qui a estimé dans Le Parisien samedi, qu'avec Laurent Wauquiez comme président, LR basculerait "dans la droite extrême".
Laurent Wauquiez, vice-président de LR, est le grand favori du scrutin interne de décembre. Si ce dernier est le seul candidat en lice, "ce serait une mauvaise nouvelle pour lui et pour notre mouvement", a expliqué Daniel Fasquelle. "On serait la caricature que certains veulent faire de nous-mêmes, c’est-à-dire un parti verrouillé", a-t-il ajouté. "Laurent Wauquiez a des ambitions pour 2022. Moi, je veux déconnecter définitivement la question de la présidence de Républicains de la campagne de 2022. Il y a un vrai danger de transformer notre parti en écurie présidentielle et les militants n'en veulent pas", a-t-il souligné, défendant l'abandon, comme une forte majorité de militants, de la fin des primaires ouvertes, en vue de la présidentielle.
"Sur le fond, je crois que la droite se doit de défendre aussi cette idée de justice, on ne peut pas être que sur les sujets de sécurité. Je pense qu'on aurait tort de se décaler à droite pour siphonner les voix du FN. Ce serait une tactique qui serait vraiment mortelle pour nous", a ajouté le député du Pas-de-Calais.
Fusion Siemens-Alstom : "une mauvaise nouvelle"
"A chaque fois, on nous dit la même chose : il y aura des co-entreprises, ce sera co-piloté, mais on sait très bien que ce ne sera pas le cas. On nous annonce des créations d'emplois, alors qu'en fait, à la fin, on a des suppressions d'emplois", a dénoncé Daniel Fasquelle. "Le gouvernement n'a absolument pas organisé les choses, ni au plan français, ni au plan européen, il les a subies (...) M. Macron a retrouvé ses réflexes de banquier d'affaires : il ne voit pas d'inconvénients à ce que les industries françaises soient rachetées à la découpe et dépecées", a-t-il déclaré.
"Je suis un gaulliste, et cela me met mal à l'aise, je pense qu'il faut un État qui soit fort et qui défende les intérêts stratégiques de la France", a affirmé le député du Pas-de-Calais.
Par ailleurs, Daniel Fasquelle, a critiqué un budget gouvernemental 2018 qui "ne traduit absolument pas le discours d'Emmanuel Macron sur la méritocratie". "La méritocratie, c'est récompenser ceux qui travaillent, pas ceux qui ont du capital, or c'est ce que fait aujourd'hui M. Macron. Je pense qu'il a tout faux", a ajouté Daniel Fasquelle. Le président de la République a affirmé vendredi que la réforme de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) visait à favoriser l'investissement et à faire revenir les talents en France. "C'est bien d'avoir les yeux doux pour le capital, ce serait encore mieux d'avoir les yeux doux pour les salariés, pour ceux qui travaillent", a réagi Daniel Fasquelle. "Croire qu'en supprimant l'ISF, ou un morceau de l'ISF, on va tout à coup permettre à l'économie française de se rétablir, cela n'est pas exact".
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