"Dolorès ou le Ventre des chiens" d'Alexandre Civico

"Dolorès ou le Ventre des chiens" est le quatrième roman d'Alexandre Civico, une "fable sur la violence induite par le capitalisme et son patriarcat, une ode désespérée à l'incandescence des révoltes".
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Le nouveau roman d'Alexandre Civico. (EDITIONS ACTES SUD)

Après celle de septembre, la rentrée littéraire de janvier est un autre grand moment pour les éditeurs. La production, toujours un peu folle, arrive déjà dans les librairies, avec plein de promesses, de bons livres, et notamment, ce roman absolument étonnant. Ça s'appelle Dolorès ou le Ventre des chiens. C'est signé Alexandre Civico et c'est publié chez Actes Sud.

C'est l'histoire d'une jeune femme qui tue des hommes, plutôt des hommes de pouvoir, censés dans son esprit, incarner toutes les violences subies par les femmes. Elle-même n'a jamais été victime d'agression majeure. Cette Dolorès est accusée d'avoir assassiné une dizaine d'hommes après les avoir séduits.

Dolorès n'est pas une tueuse comme les autres, mais son cas fait école, et d'autres femmes se mettent, elles aussi, à tuer des hommes, dans une sorte de règlement de compte générationnel. Alors, évidemment, les pouvoirs publics commencent à s'inquiéter. Dolorès est arrêtée, mais la justice ne veut pas s'embarrasser d'un procès, tribune potentielle. Les pouvoirs publics cherchent donc un jeune psychiatre plus ou moins déprimé de déclarer Dolorès irresponsable de ses actes. Le livre est ponctué de longs tête à tête entre la tueuse et le psychiatre. Un dialogue de sourds. Le psychiatre ne comprend guère cette femme qui, en retour, méprise ce jeune psychiatre. La tueuse est, elle, animée d'une rage qu'elle n'a guère envie d'expliquer.

La tonalité du roman est étonnante, rageuse, et Alexandre Civico nous réserve une surprise finale et s'adonne à un excellent et surprenant roman de cette rentrée d'hiver.

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