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Football et géopolitique : "Sphère d'influences, un siècle d'histoires sulfureuses"

Deux jours avant le coup d’envoi de la XXIIe Coupe du monde de football au Qatar, "Sphère d’influences", Coupes du monde et politique, un siècle d’histoires sulfureuses", c'est le choix de Gilbert Chevalier. 

Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
La sélection de Gilbert Chevalier. (DANIEL GRIZELJ / DIGITAL VISION / GETTY IMAGES)

Sphère d’influences, Coupes du monde et politique, un siècle d’histoires sulfureusesJosé Barroso, Jocelyn Lermusieaux et Samy Mouhoubi, trois auteurs ont publié ce livre chez Hugo Sport.

Les livres sur la Coupe du monde au Qatar ne manquent pas. Ses méthodes, les conditions de travail de ceux qui ont construit les stades, les conditions d'attribution de cette Coupe du monde, l'organisation bien peu écologique de cette Coupe ont bien sûr été l'objet de beaucoup d'enquêtes très sérieuses.

Ce livre est une plongée dans l'histoire des Coupes du monde depuis la première en 1930, et les auteurs, journalistes à L'Equipe et journalistes indépendants ont le mérite de nous rappeler que "Coupe du monde et politique, c'est un siècle d'histoires sulfureuses" et que ça n'a pas commencé cette année.

La Coupe du monde est, comme les Jeux Olympiques, un événement politique parce qu'elle oppose des équipes nationales, drapeaux, hymnes, etc. Et parce que son organisation représente un enjeu politique. Tous les regards du monde convergent vers l'endroit, le lieu de cette Coupe du monde.

Dès sa première édition, en 1930, la Coupe du monde a ravivé la rivalité entre deux pays voisins, l'Uruguay et l'Argentine, qui se sont retrouvés en finale. Quatre ans plus tard. La deuxième édition est accaparée par Mussolini, qui use de toutes les ficelles pour faire triompher son équipe.

Sans dédouaner le Qatar de ses fautes ou responsabilités, ce livre relativise d'une certaine manière le cas de l'Emirat. Avec une vingtaine de récits qui recensent les épisodes les plus marquants, les plus tendues, les plus troubles de la Coupe du monde. Dans le lot, il y a des histoires étonnantes comment l'Allemagne en 1954 est venue à bout de l'équipe de Hongrie, la plus talentueuse et brillante du moment, mais qui avait le tort de pencher vers le bloc soviétique.

Comment l'Angleterre de 1966 a pu accueillir une équipe de Corée du Nord, pays que le Royaume-Uni refusait pourtant de reconnaître officiellement. Et pour compliquer la tâche du Foreign Office, cette équipe nord coréenne a été la révélation, la coqueluche de cette Coupe du monde.

Les auteurs n'oublient rien : la dictature militaire sanglante de l'Argentine de 1978, la main de Maradona et la guerre des Malouines qui se prolonge d'une certaine manière au Mexique en 1986, ou encore l'espionnage aigu qui a entouré l'attribution de la Coupe du monde 2018 à la Russie.

Bref, le monde du foot, vous l'avez compris, ce n'est pas le pays des bisounours, surtout en dehors des terrains. Et voici donc le Qatar et ses turpitudes. Comme d'habitude, semble nous dire les auteurs. 

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