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"La cité des rêves" de Don Winslow

Après la guerre des gangs à Providence, capitale de l'état du Rhode Island sur la côte est des États-Unis, entre Italiens et Irlandais, Don Winslow emmène le héros de son précédent roman, premier volume d’une trilogie, vers la Californie et San Diego.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"A livre ouvert", le choix de Gilbert Chevalier, tous les dimanches dans "Les experts livres". (2011 JAZID / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Dans La cité des rêves de Don Winslow, publié le 2 mai dernier chez HarperCollins Noir, Danny Ryan l’Irlandais, devenu chef de gang presque par accident, a tout perdu. Il s’est enfui du Rhode Island avec son fils, son vieux père sénile et quelques rares proches. Commence alors une période de cavale sombre et déprimante, jusqu’au moment où le FBI lui demande de voler l'argent d’un narcotrafiquant mexicain ; en échange, les fédéraux oublieront son passé, et celui de ses protégés. Danny Ryan est remis sur rails, mais dans le même temps, il réveille les appétits autour de lui.

Vengeance pour les uns, jalousie pour les autres, et surtout panique pour tous, devant un Danny Ryan redevenu puissant. Et notre Irlandais qui voulait la paix, retrouve la guerre comme une sorte de fatalité. Sans compter sur des agents du FBI qui ont, eux aussi, des comptes à régler avec l’Irlandais.

Les choses vont donc se compliquer sur le thème : on est toujours plus ou moins rattrapé par son passé, et on échappe rarement dans ces milieux, à son destin, c’est-à-dire une mort jeune, et tragique. Après La cité en flammes, Don Winslow poursuit sa trilogie construite avec en tête, L’Énéide de Virgile.

Danny Ryan est une sorte d'Énée contemporain

L'écrivain a toujours soutenu que le roman noir s’enracinait dans l’Antiquité et ses grandes tragédies, ou dans le répertoire shakespearien.

On retrouve plus que jamais, dans ce roman, les obsessions de Winslow, le narcotrafic mexicain, les coups tordus des officines secrètes  américaines, l’impossibilité de changer le cours de sa vie. Le tout avec sa capacité à jouer sur différents modes et à nous offrir des scènes ultraviolentes.

Et cette fois, dans La cité des rêves, Winslow nous parle également de l’industrie du cinéma, objet de toutes les convoitises.

Cette trilogie devrait être la dernière de Winslow, après ces trois romans, l'auteur américain a affirmé qu'il souhaitait arrêter sa carrière d'écrivain.

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