"La Dernière Histoire juive" de Michel Wieviorka
Le sociologue Michel Wieviorka décortique des histoires juives bien choisies et leurs trajectoires historiques, surtout ancrées dans le monde de l'Europe de l'Est, un monde yiddish disparu aujourd'hui, détruit par les nazis.
Michel Wieviorka fait le constat que cet humour est sorti de la seule communauté juive en France et aux États-Unis au début des années 60. Il nous présente quelques-unes de ses histoires avec cet humour le plus souvent teinté d'autodérision. Mais attention, rappelle le sociologue, le rire renferme toujours une part de méchanceté, et il a toujours tendance à reposer sur des stéréotypes, et comporte une dose de malveillance.
Michel Wieviorka s'interroge : où s'arrête l'histoire juive et où commence l'histoire antisémite ? Et il fait le constat que l'auteur de l'histoire, ou celui qui la raconte, compte beaucoup, et change même la lecture que l'on en fait. Le livre est passionnant, et donne à comprendre, au-delà de l'humour juif, ce qu'est le monde juif. Avec un constat alarmant : l'apogée de l'humour juif durant la seconde moitié du XXe siècle a été un âge d'or pour le monde juif. Son dépérissement aujourd'hui est d'autant plus inquiétant dans le contexte actuel.
Les animaux lanceurs d'alerte d'Éric Arlix aux éditions Imho
Éric Arlix n'est pas un scientifique. Ses livres ne sont pas des manuels de zoologie ou d'éthologie. Éric Arlix est un artiste qui épouse tous les genres, de la scène à l'écriture. L'année dernière, un documentaire fiction, comme il le définissait lui-même, nous racontait comment des perruches à collier s'étaient installées, depuis le début des années 70, en Île de France. Éric Arlix s'est parfaitement documenté. Le reste est une libre interprétation de ces comportements animaux, d'où le terme de documentaire fiction dans Les animaux lanceurs d'alerte.
Petit livre d'une centaine de pages, il nous parle d'animaux dont les comportements erratiques sont pour lui des signaux, envoyés pour alerter le monde sur l'état de la planète, et sur la précarité animale. Il nous raconte d'abord le voyage insolite d'un Béluga qui remonte le Rhin jusqu'à Bonn, en Allemagne, en 1966. Il nous raconte aussi un très long voyage d'un groupe d'éléphants en Chine, parti de sa réserve naturelle dans le Yunan, pour aller tout droit plus de 600 km au nord, et finalement revenir à leur point de départ.
Et l'auteur s'interroge Que voulaient-ils ? Que cherchaient-ils ? À quelle logique ou besoin répondaient-ils ? Ces périples étranges étaient-ils d'ailleurs intentionnels ou accidentels ? En tout cas, ce sont des faits suffisamment spectaculaires, et perçus comme tels, pour que, selon Eric Arlix, ces animaux soient des lanceurs d'alerte.
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