Portraits de femmes, de Christine Orban à Anne Nivat
"J'attendais cela depuis 30 ans, depuis que je suis libraire : un bon livre de Christine Orban ! " avoue Gérard Collard. " Un livre lumineux, intelligent . "
Virginia et Vita de Christine Orban, Albin Michel
Résumé : En 1927, Virginia Woolf et son mari éditeur Léonard vivent à Monk's House dans la campagne du Sussex. Elle
vient de publier "La promenade au phare" et vit une passion tourmentée
avec Vita Sackville-West, aristocrate et romancière elle aussi, qui se
partage entre l'immense château paternel de Knole et Long Barn, la
demeure de son époux Harold. La fascination que ressent Virginia pour
Vita, l'opposition entre son milieu bohème et la vieille aristocratie
anglaise l'amènent à prendre pour sujet de son nouveau roman
l'excentrique Vita qui n'a pour règle que le plaisir de l'instant. Ainsi
naît Orlando, homme et femme à la fois, de l'amour et de la
frustration, de la jalousie et de la complicité de deux femmes
exceptionnelles. Virginia va métamorphoser sa relation amoureuse en
création littéraire.
Lydie Zannini a choisi Les filles de l'ouragan de Joyce Maynard. Une peinture dans les années 50. Excellent, un livre que l'on ne lâche pas.
Les filles de l'ouragan de Joyce Maynard, Philippe Rey éditeur.
Résumé : Elles sont nées le même jour, dans le même hôpital, dans des familles on ne peut plus différentes. Ruth
est une artiste, une romantique, avec une vie imaginative riche et
passionnée. Dana est une scientifique, une réaliste, qui ne croit que ce
qu’elle voit, entend ou touche. Et pourtant ces deux femmes si
dissemblables se battent de la même manière pour exister dans un monde
auquel elles ne se sentent pas vraiment appartenir. Situé dans le New
Hampshire rural et raconté alternativement par Ruth et Dana, Les Filles
de l’ouragan suit les itinéraires personnels de deux « sœurs de
naissance », des années 1950 à aujourd’hui. Avec la virtuosité qu’on
lui connaît, Joyce Maynard raconte les voies étranges où s’entrecroisent
les vies de ces deux femmes, de l’enfance et l’adolescence à l’âge
adulte - les premières amours, la découverte du sexe, le mariage et la
maternité, la mort des parents, le divorce, la perte d’un foyer et celle
d’un être aimé - et jusqu’au moment inéluctable où un secret longtemps
enfoui se révèle et bouleverse leur existence.
C’est un roman sur la
culture des fraises et la conscription pour le Vietnam ; sur l’élevage
des chèvres et les rêves vains de fortune vite gagnée ; sur l’amour de
la terre et l’amour d’un père ; sur des individus qui, sans cesser de se
chérir, peuvent soudain se blesser profondément. Les Filles de
l’ouragan est surtout une histoire sur les liens qui constituent une
famille, un foyer, sur la force dévastatrice de l’amour qui s’achève, et
l’apaisement qu’apporte le pardon.
Duchesse à l'anglaise de Deborah Devonshire, chez Payot, c'est l'histoire de la dernière des excentriques sœurs Mitford. " C'est drôle, cynique, méchant et plein d'humour " précise Gérard Collard.
Résumé : Dans son agenda, la mère de Deborah Devonshire n’a rien écrit au
printemps 1920 sur la naissance de cette sixième fille ; en revanche,
elle a n’a pas oublié de noter : "La cheminée de la cuisine a été
ramonée." Pas facile en effet de se tailler une place quand on est
la plus jeune des excentriques sœurs Mitford ! L’aînée, Nancy la
romancière, fut amoureuse d’un gaulliste de la première heure, la
deuxième des animaux et la troisième d’Hitler ; la quatrième se
convertit au fascisme et la cinquième au communisme. La petite dernière,
elle, a grandi dans la douce campagne anglaise, mais c’est sous les
bombes qu’elle épousa à Londres un autre cadet de famille, lequel devint
contre toute attente onzième duc de Devonshire. A la fin des années
1950, le couple s’établit à Chatsworth, ce "Versailles anglais" auquel
Debo redonna vie et qui fut sans doute le plus grand amour de sa
vie.Devenue veuve, elle a emménagé dans un presbytère puis fêté ses
quatre-vingt-dix-ans avant de se décider à publier ses mémoires. Parente
de Winston Churchill et du président Kennedy, grande amie du peintre
Lucian Freud et du prince Charles, la "duchesse douairière" distille
l’humour Mitford dans une galerie de portraits qui nous promène de son
poulailler jusqu’au champ de courses d’Ascot, et c’est ce même humour
qui l’a aidée à supporter les drames d’une existence qui ne fut pas
toujours une dolce vita à l’anglaise.
Rendue célèbre en France par la
publication de deux volumes de chroniques, elle s’arme une nouvelle
fois de la perspicacité d’une Jane Austen déguisée en Miss Marple pour
nous expliquer les bonnes mœurs de l’aristocratie britannique… et
comment les transgresser.Deborah Devonshire est déjà l’auteur chez Payot
des Humeurs d’une châtelaine anglaise (2006) et de La Duchesse anglaise
déménage (2010), deux ouvrages disponibles en format poche.
La liste de mes envies , de Grégoire Delacourt, doublement sélectionné par Valérie Expert et Lydie Zannini. " Le trésor du début d'année qui nous montre que la vie est belle " pour Lydie Zannini.
Résumé :Jocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à
Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la
taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières.
Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie
sa vie. Elle attendait le prince charmant et c’est Jocelyn, dit Jo, qui
s’est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a
déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo
(l’épouse) a courbé l’échine. Elle est restée. Son amour et sa
patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu’au jour où, grâce aux
voisines, les jolies jumelles de Coiff’Esthétique, 18.547.301€ lui
tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être.
*
- Les brouillards de la guerre d'Anne Nivat chez Fayard. Le coup de cœur de Valérie Expert : " le livre d'une sacrée nana. Des portraits pour comprendre ce conflit. Un très beau livre ."
Résumé : Interrogée lors d’une émission de télévision québécoise sur ses
reportages hors normes dans des guerres où il ne fait pas bon être
journaliste, Anne Nivat séduit si bien son auditoire que, le lendemain,
elle est invitée par un officier canadien, sur le point de partir en
mission de combat en Afghanistan, à venir parler à ses hommes. Non
seulement elle accepte, mais elle obtient de le rejoindre sur le théâtre
d’opérations dans la très hostile zone de Kandahar, ex-capitale
mythique des taliban, qu’elle connaît bien pour l’avoir sillonnée à sa
façon depuis dix ans, intégrée dans la population locale et protégée par
celle-ci.Sur place, Anne Nivat, troque avec courage et discrétion le
gilet pare-balles contre un châdri qui la soustrait aux regards sans
l’empêcher d’observer, et multiplie les allers-retours entre les acteurs
de cette drôle de guerre : militaires alliés, armée locale à
l’incertaine loyauté, administration hypercorrompue du président Hamid
Karzai, sympathisants taliban, ex-moudjahidine, profiteurs de guerre en
tous genres, candidats à l’exil, qui lui font partager leur vision du
conflit. Grâce à elle, nous nous glissons dans l’envers du décor,
loin des images officielles ou convenues. A travers ce double regard
unique et troublant - côté militaire et côté population - qui aide enfin
à en saisir les rouages et les enjeux, Anne Nivat, encore sur le
terrain en mai 2011, livre ici un grand document sur l’interminable
guerre d’Afghanistan.
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