"Première dame" d'Amélie Serberg

Paru aux éditions Héloise d'Ormesson, la "Première dame" d'Amélie Serberg, c'est l'histoire de l'épouse d'un dictateur imaginaire, à la tête d'un pays lui aussi imaginaire, mais qui ressemble à s'y tromper, à la Corée du Nord.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
"A livre ouvert", la sélection de Gilbert Chevalier, tous les samedis et dimanches cet été. (2011 JAZID / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Dans ce roman d'Amélie Serberg, l'épouse d'un dictateur imaginaire, du type Kim Jong Un, s'appelle Jul Solri, et se présente quasi anonyme à l'ambassade des Etats-Unis à New Delhi. Avec sa dame de compagnie, elle demande un rendez vous à l'ambassadeur. Le diplomate, plutôt atypique, est sidéré : la première dame souhaite obtenir un visa de tourisme. Demande aussi incongrue que difficile à réaliser.

Mais quand la jeune femme dévoile une blessure à son cou, l'ambassadeur croit comprendre qu'elle est en fuite, en conflit avec son mari, et donc avec le régime de son pays. Mais l'épouse du dictateur n'est pas très coopérative, silencieuse, ce qui complique évidemment la situation. Avec cette interrogation : pourquoi s'est-elle rendue à l'ambassade des États-Unis, la puissance ennemie ?

Aux Etats-Unis, le département d'Etat demande à l'ambassadeur de la renvoyer chez elle. Mais le diplomate, très pointilleux sur la question des droits de l'homme, décide de se servir de cette occasion, pour obtenir des informations et, pourquoi pas, faire tomber le dictateur. Les choses vont évidemment se compliquer. Rien ne se passera comme l'espérait l'ambassadeur, et le lecteur ira de surprise en surprise et pas des moindres.

Amélie Serberg propose un véritable roman d'espionnage

Mais un roman d'espionnage on va dire à l'ancienne, c’est-à-dire sans action ou presque, en tout cas sans les artifices que l'on retrouve dans beaucoup de romans d'espionnage aujourd'hui. De ce point de vue, on est plus près de John Le Carré que de Terry Hayes ou Robert Ludlum.  Derrière ce presque huis clos du roman, l'essentiel de l'action se place au sein de l'ambassade des Etats-Unis à New Delhi. Amélie Seberg, dont c'est le premier roman, nous invite dans les coulisses de la diplomatie internationale où les bons sentiments, vous l'imaginez bien, n'ont pas beaucoup de place.

Autre intérêt du livre, c'est le portrait de cette première dame, son histoire. Portrait de femme et d'une famille dans une dictature impitoyable. Première dame est une plongée, certes imaginaire, mais une plongée tout à fait crédible dans la vie, dans l'entourage d'un dictateur comme Kim Jong Un. Et à chaque page, on songe évidemment à la Corée du Nord.

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