Retour sur les polars qui ont marqué l'année écoulée
"Okavango", de Caryl Férey (Série Noire de Gallimard)
Après la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud, l'Amérique du Sud (avec l'Argentine et la Colombie) ou encore la Sibérie, Caryl Férey, véritable globe-trotter du polar, nous emmène cette fois-ci le long du fleuve Okavango. C’est-à-dire entre Angola, Namibie et Bostwana où ce fleuve, qui ne débouche pas dans la mer, se termine en delta au cœur du continent africain.
Et comme dans chacun de ses romans, Caryl Férey défend une cause : cette fois, il s’intéresse aux grands animaux sauvages africains, proies de tous les trafics. C'est un auteur qui a toujours choisi soigneusement, et avec beaucoup de travail, le thème et le décor de ses romans. Ici, ce sont les grandes réserves d’animaux sauvages qui sont au cœur de ses préoccupations, et le braconnage qui va avec.
"Le Silence" de Denis Lehane (Gallmeister)
Dans la confrérie des grands auteurs américains de polars contemporains, Denis Lehane a une place de choix, aux côtés des Don Winslow, James Ellroy ou Michael Connely (liste non exhaustive). Denis Lehane nous propose une nouvelle fois une plongée dans les années 1970, dans la communauté irlandaise de Boston, qu'il connaît bien et théâtre de beaucoup de ses romans.
Celui-ci peut se lire comme un simple roman jubilatoire sur le thème de la vengeance et des comptes à solder. Mais le contexte choisi, la psychologie de son héroïne et de quelques autres personnages lui donnent une dimension bien différente. Les liens familiaux, les communautés d'où nous sommes issus et l'âpreté des parcours de vie sont des thèmes récurrents chez Lehane, qui ne déroge pas, ici, à cette règle.
"Le fils du père", de Victor Del Arbol (Actes Sud)
Dans la littérature espagnole, Victor Del Arbol s'est peu à peu hissé, avec ses romans très noirs, parmi les auteurs espagnols incontournables. Dans son pays, on ne voit guère que Xavier Cercas ou le basque Fernando Aramburu pour proposer des romans qui mêlent ainsi les genres polar et roman noir avec une telle densité et une telle profondeur. L'histoire du XX° siècle, les guerres, la société espagnole avec ses violences sociales et ses violences familiales sont au cœur de cet ouvrage.
Victor Del Arbol nous raconte une histoire familiale qui prend ses racines dans la guerre civile et nous mène jusqu'à aujourd'hui et au personnage central de ce récit. Il s'agit d'un certain Diego Martin, interné dans une unité psychiatrique après avoir torturé et tué un jeune homme, sans qu'on sache vraiment pourquoi (en tout cas au début). C'est absolument passionnant. Un des meilleurs romans de la rentrée.
À retenir aussi :
Mai 67 de Thomas Cantaloube, dans la Série Noire de Gallimard
Rétiaire(s) de DOA, dans la Série Noire de Gallimard
Personne ne meurt à Longyearbyen de Morgan Audic, chez Albin Michel
Jour Encore Nuit à Nouveau de Tristan Saule, aux éditions du Quartanier
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.