Attention à la gourmandise
Le soir du 6 mai,
par exemple, sur France 2 à 20 heures pile, à l’instant fatidique ou le bon
peuple (non déjà informé par internet ou les réseaux sociaux) découvre le nom
du vainqueur de l’élection, c’est bien Hollande qui apparaît sur l’écran. C’est
Hollande et qui est interrogé longuement. Et qui pleure de joie. Et qui est
porté en triomphe. C’est Hollande, mais pas François. C’est Thomas, son fils
ainé, dont la France profonde fait ainsi la connaissance.
Alors, on peut
s’interroger sur cette médiatisation du fiston. Sur le choix éditorial de
France 2. Et sur le message qu’à travers lui, l’état major du Président élu a
voulu faire passer. Surtout que quelques minutes plus tard, pour ceux qui
auraient raté le début, la même chaine nous remontre le même Thomas Hollande
recevant en direct pour la télé un coup de fil du Président. Et c’est le zoom,
le gros plan sur l’Iphone du fils où s’inscrit le mot "Papa". Plus
quelques bribes de conversation. "Bravo, félicitations, comment tu te
sens ? ". Etc, etc…la scène est quasi surréaliste et plutôt ridicule,
comme en conviendra dans la soirée le jeune Thomas, devenu objet de moquerie
sur les réseaux sociaux.
D’autres images,
encore, se font omniprésentes dans la nuit victorieuse. Celle de la jolie
compagne et future Première dame Valérie Trierweiler, qui ne quitte plus son
homme d’une semelle, que l’on voit partout et qu’on entend tout le temps.
Rien de tout cela
n’est choquant. Encore moins condamnable. On va dire que c’est
"normal". Pour l’instant. Car c’est François qui a été élu. Pas
Thomas, ni Valérie. Pas plus que ne l’avaient été Jean ou Carla. Et le septième
président de la Vème République serait bien inspiré de dresser une frontière entre
la vie publique et la vie privée. Et pas une frontière Schengen. Une vraie.
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