Bonjour la mauvaise foi
D'abord la manif pour tous, le nouveau cortège des opposants
au mariage homo à Paris. Que les organisateurs d'une part et la police d'autre
part donnent des chiffres différents n'étonne plus personne. Mais il ne faut
quand même pas charrier. Entre le million 400.000 revendiqués par les uns et
les 300.000 annoncés par les autres, on bat tous les records de grand écart.
Chef d'œuvre de mauvaise foi.
Mauvaise foi encore concernant les quelques incidents entre
manifestants et forces de l'ordre. Quand l'opposition accuse le gouvernement
d'avoir fait tirer des gaz lacrymogènes sur des familles et des enfants
pacifiques, c'est assez ridicule. Mais pas plus ridicule que d'entendre le
ministre de l'intérieur Manuel Valls dénoncer les extrémistes qui voulaient
marcher sur l'Elysée. Même si quelques robustes militants de droite étaient là,
on n'était quand même pas le 6 février 34 et d'autre part les manifs ne sont
jamais de longs fleuves tranquilles.
Et puis mauvaise foi caricaturale quand le leader du Front
de Gauche, Jean Luc Mélenchon est accusé par le PS d'avoir tenu des propos aux
relents antisémites en reprochant au ministre socialiste Pierre Moscovici de "parler la langue de la finance internationale" plutôt que de
penser Français. On peut estimer que M. Mélenchon a le verbe trop haut et la
pensée trop basse, on peut sourire ou s'inquiéter de ses outrances verbales
mais de là à l'accuser d'antisémitisme...On est dans l'outrance, on frôle
l'ignominie.
On a envie pour une fois de défendre Mélenchon. Car la
finance internationale, ca existe et ca n'a pas de religion, sinon celle du
profit.
Le débat démocratique a tout à gagner des polémiques qui le
nourrissent mais tout à perdre de la mauvaise foi qui le rapetisse.
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