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La dictature de la petite blague

A première vue, notre excellent confrère de France 2, Benoit Duquesne a eu le nez creux jeudi dernier en consacrant son émission Complément d'Enquête sur la "dictature du rire" qui pollue actuellement la vie politique. Etaient essentiellement visés les humoristes ou caricaturistes qui font des jeux de mots à la pelle ou lancent des vannes quotidiennes aux dépends de ceux qui nous gouvernent.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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C'est un sujet ô combien
discutable, puisque l'échelle de maturité d'une démocratie se mesure à la liberté du
rire ou du sourire. Il n'empêche que
l'acteur Fabrice Luchini n'a pas tort lorsqu'il estime que "le rire
obligatoire est une sorte de tyrannie". 

** Et l'on comprend fort bien que
l'ancien ministre Jean-Louis Borloo se dise épuisé des caricatures
qui lui collent à la peau comme le sparadrap du capitaine Haddock, ou encore que Canal
Plus se trompe en faisant de la dérision systématique son unique ligne
éditoriale.

La bonne blague de François Hollande

Cela dit, il n'y a
pas que les médias qui charrient avec des vannes "à deux balles". On croit rêver lorsqu'on entend le Président Hollande se féliciter que son ministre
Manuel Valls soit revenu sain et sauf de son voyage en Algérie
. Et en plus, il fait cette bonne blague devant les autorités juives du CRIF.

Bien sûr, le chef de
l'Etat a ensuite regretté - non pas ses propos - mais leur interprétation et on est
sûr que cela ne va pas déclencher une nouvelle guerre d'Algérie.

Et si l'inverse s'était passé ? 

Cela dit,
imaginons un instant que ce soit l'inverse qui se soit passé. Que le Président
algérien se félicite que son ministre de l'Intérieur soit sorti indemne
d'une rencontre avec les Français. Ou pire, que ce soit Nicolas Sarkozy qui ait fait la
blague de François Hollande en annonçant que Claude Guéant avait survécu à un voyage en
Algérie.

On n'ose même pas
imaginer l'ambiance dans certains quartiers de grandes villes françaises. Il
est temps pour François Hollande de choisir entre sa réputation de "Monsieur petites blagues" et son statut de Président. On attend de lui
bien plus que des brèves de comptoir.

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