La grandiloquence en politique
Ils sont encore
à la mode, ces orateurs à l’éloquence ampoulée et aux petites phrases
assassines que l’on peut classer en trois catégories.
Il y a ceux qui, à
l’image de Villepin, précisément, ne peuvent pas s’empêcher, par culture ou par
vanité, de naviguer sans cesse aux frontières de l’imparfait du subjonctif
comme s’il se croyait obligé de resservir en plus petit et quotidiennement son
discours de l’ONU contre la guerre en Irak.
Il y a ceux qui
savent être plus modestes à l’occasion mais qui font de la vacherie médiatique et
de la gouaille agressive une stratégie d’occupation du terrain, comme le faisait
jadis Georges Marchais. C’est sur ce créneau de la mauvaise humeur théâtrale
que se situe Jean-Luc Mélenchon lorsqu’il traite les journalistes de "minables" ou qualifie Hollande de "capitaine de
pédalo".
Il y a enfin ceux
qui quotidiennement, tels des chevaliers blancs sur leurs fiers destriers,
balancent ou dénoncent les autres, y compris dans leur propre camp et donnent
en permanence des leçons de morale moins par tactique préméditée que par gourmandise
narcissique. Et c’est à cet échelon de l’avocat transformé en procureur que
l’on trouve le bel Arnaud Montebourg dont les cibles vont de Merkel à Hollande
en passant par Bismarck et Jack Lang.
Bref, tous nos beaux
parleurs sont idéologiquement différents mais disposent d’un point commun :
la grandiloquence. Autrement dit l’éloquence qui ne grandit pas son auteur.
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