Le dernier carré du rugby mondial
Deux sudistes, les All Blacks et les Australiens, deux nordistes, les Gallois et les Français. Et on saura dimanche, au terme des demi finales, forcément explosives si les Bleus retrouveront les Blacks en finale comme il y a 24 ans.
En attendant, les matchs couperets du weekend dernier nous ont offert une superbe galerie de 8 portraits. 4 mariages et 4 enterrements, le rugby étant le seul sport ou les vaincus ont autant d’aura que leurs vainqueurs.
Vainqueur et mascotte de son équipe, le demi de mêlée Gallois Mike Phillips, corps d’athlète, regard de braise déjà élu joueur le plus sexy de la compétition, auteur d’un extraordinaire essai plongeon à 2mm de la touche. Vaincu, l’ancien combattant Irlandais au cou de taureau, Brian O’Driscoll. Vainqueur, l’ailier français Vincent Clerc, meilleur marqueur d’essai et gendre idéal de l’ovalie toulousaine et hexagonale. Vaincu, le seigneur Wilkinson, gentleman absolu et vieillissant de ce sport de voyou.
Vainqueur, l’arrière australien Kentley Beale, 22 ans seulement, sorte d’avion à réaction humain inarrêtable au décollage. Vaincu, l’immense deuxième ligne springbok, Victor Matfield, tour de contrôle casquée, barbue et chevelue de la bataille des airs. Désormais à la retraite. Retraité aussi, le légendaire talonneur argentin et auvergnat, Mario Ledesma. Vaincu mais fier, cœur gros et larme à l’œil, "super Mario" raccroche les crampons à 38 ans après 4 coupes du monde et 84 sélections. Enfin, vainqueur et en pleine forme, le centre Ma’a Nonu. Samoan d’origine, mais All Black pur sucre. 1m 83, 108 kg. Placages destructeurs. Accélérations foudroyantes. Maillot noir. Dreadlocks jaunes. Chaussures rouges. Avec lui on en voit de toutes les couleurs. Il est le prototype du joueur de rugby moderne. Vous savez ce sport ou les vaincus sont aussi beaux que les vainqueurs…
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