Le règne de la bonne occase
Parce qu’il y a
internet, (ou on déniche en deux clics des tonnes de bonnes occases), parce que
la crise impose d’économiser et parce que l’écologie et le développement
durable incitent à donner une seconde vie aux objets et ringardisent la dictature
du produit jetable.
Bref, la mode est
aux achats malins, au consumérisme responsable. Non seulement offrir un cadeau
de seconde main serait génial, mais à l’inverse, payer plein pot pour le même
objet flambant neuf et le placer sous le sapin serait un comble de ringardise.
Même les plus riches et les plus instruits, les fameux CSP+ seraient devenus
adeptes du commerce d’occasion.
Ce sont les autos et
les livres qui ont été pionniers de la seconde main il y a quelques dizaines
d’années. Maintenant tout se revend allègrement. Vêtements, jouets, mobilier et
même les produits high tech. A la réflexion, la mode de la bonne occase touche
aussi le marché florissant de l’idéologie politique.
Sous le sapin de
noël des polémiques partisanes bien françaises, on ne trouve que de vieux
débats et des idées de seconde main. Les querelles sur la souveraineté,
l’Europe allemande et la germanophobie supposée de quiconque ne se pâmerait pas
devant la toute puissance venue d’outre Rhin datent de deux siècles au moins. Tout
comme les objets, les idées politiques de seconde main ont une incroyable
espérance de vie. Mais il n’est pas certain qu’il faille s’en réjouir.
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