Le rêve américain
En France, le
quinquennat impose déjà des cadences infernales à la classe dirigeante. Alors,
un an de moins pour le boss de la première puissance mondiale, bonjour les
dégâts. A peine élu, déjà en campagne de réélection. A terme, les manoeuvres
électorales l'emportent forcément sur les nécessités de l'intérêt général.
Et pourtant, qu'il soit réélu ou pas, Barack Obama aura été
l'une des plus brillantes figures de l'"American Dream", ce
fameux rêve américain dont on nous rebat les oreilles en permanence.
Ce rêve-là c'est d'abord un mythe. A mi-chemin entre Gatsby
Le Magnifique et Rockefeller , le mythe que quiconque débarque sur le sol
américain peut y réussir et prospérer pour peu qu'il bosse. Un peu la version
yankee du "travailler plus pour gagner plus" dans un pays où la
réussite n'est pas honteuse, ce qui évidemment change tout.
Le rêve américain, c'est aussi le fameux discours "I
have a dream " de Martin Luther King et la lutte sans cesse menée, jamais
gagnée contre la forme locale d'apartheid.
Le rêve américain, c'est enfin ce désir de toute puissance
que l'on tient pour salvateur quand les raliicains nous libèrent du nazisme mais
qu'on taxe d'impérialisme quand ils s'embourbent dans des contrées hostiles.
Le rêve américain, enfin c'est un assez sensationnel
kaléidoscope ou s'entrechoquent mille photos. Rocky et Mohamed Ali. Abraham
Lincoln, le héros fondateur et Nixon le mal aimé. Kennedy moins bon qu'on ne le
dit et Reagan meilleur qu'on ne le pense. Bush père, le gentil et Bush fils le
méchant. Et demain, on aura Obama bis ou Romney premier.
Le problème avec les rêves, américains ou pas, c'est qu'on
s'en réveille toujours. Et parfois en sursaut.
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